Service à la Cuillère

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis en format court, décapant avec une touche d'humour. Les secrets de la petite balle jaune n'en seront plus pour vous au fil des semaines.

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Par Alex Chang
19 nov. · 4 mn à lire
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Sinner, seul Maître à bord

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis

Sommaire

  • ATP Finals - Turin : Les voies de Jannik Sinner sont impénétrables. Lui est simplement imprenable.

  • WTA 2024 : Alors, qu'a-t-on eu, qu’a-t-on vu dans cette cuvée ?

  • WTA 2024 : Le bilan des françaises. Passez il n’y a presque rien à voir.

  • WTA 2024 : Elles nous ont quitté trop tôt, s’agirait de ne pas les oublier.

  • WTA 2025 : La jeunesse vous est présentée pour ne pas être surpris l’année prochaine.

ATP Finals - Turin - Italie : Sinner, Maître à Turin, Maître tout court

On l’attendait, il a donné la leçon à tout le monde. Il est propre (enfin pas immaculé…) et il frappe plus fort que tous les autres. Surtout, il ne fait pas de fautes. L’équation Sinner semble de plus en plus compliquée à résoudre, voire impossible à l’heure actuelle. Medvedev et Fritz, victimes de l’italien lors de ce Masters, sont les mieux placés pour en parler. Et ils ne disent pas le contraire. Les élèves ne sont pas censés contredire le professeur après tout.
6/3 6/4. 6/4 6/4. 6/3 6/4. 6/1 6/2. 6/4 6/4. Contre les neuvième, sixième, cinquième et quatrième mondiaux. Il n’y a rien à dire, Sinner a récité son tennis à Turin comme il le récite depuis le début de l’année. Rien ne semble le détourner de son chemin, pas même l’affaire de dopage qui lui occupe un peu l’esprit.

En bas, chez le commun des mortels, c’est Fritz qui tire le mieux son épingle du jeu. En demi-finale, il s’est fait un malin plaisir à dominer une nouvelle fois après Wimbledon et l’US Open un Zverev décidemment pas à la hauteur de ses propres attentes 6/3 3/6 7/6.
Pour votre complète information, c’est bien Casper Ruud qui a pris 6/1 6/2 contre Sinner à la sortie de phases de poules. Le norvégien a-t-il profité de la maladie d’Alcaraz en début de semaine ? Un peu. Alcaraz aime-t-il l’indoor ? Pas encore. Nous lui serions gré de se dépêcher de l’aimer, pour la Coupe Davis et Nadal, et pour déranger un peu Sinner, en pantoufles sans son plus grand rival.

8 tournois sur l’année, ça vaut bien un 9ème trophée de n°1 mondial - Jannik Sinner ©AFP

WTA 2024 - On fait l’bilan

(Attention, ça va faire beaucoup de noms différents à la minute jusqu’à la fin de cette newsletter).

Alors on en pense quoi de la saison 2024 en WTA ? Bien, très bien, à chier ?

En étant totalement subjectif, elle était nulle jusqu’à ce que Karolina Muchova revienne sur le circuit.

En étant objectif, c’était pas une mauvaise année où l’on a pu voir un peu de tout :
La confirmation du talent et la force de Sabalenka, et de l’aisance de Swiatek sur terre battue.
Des doubles fautes mais aussi des grosses victoires sur la fin pour Coco Gauff.
Une Rybakina top 6 mais en déconfiture, à force de se faire pourrir par son coach. Qui n’est plus son coach.
Le talent émergent et plus ou moins attendu de Zheng n°5, Shnaider n°13 et Andreeva n°17.
La surprise Krejcikova qui, après Roland Garros, se permet de gagner Wimbledon en sortant de nulle part.
La régularité d’une année sur l’autre de Pegula et Kasatkina.
L’arrivée dans le top 10 comme des boulets de canon de Jasmine Paolini et Emma Navarro.
Et le chemin de croix de la magicienne Ons Jabeur. On espère que ce n’est qu’un mauvais tour de sa part. Cela vaut aussi pour Maria Sakkari, sauf qu’elle n’est pas magicienne.

On a aussi vu deux trois matchs qu’il valait mieux voir que leurs pendants masculins. Le plus beau match de l’US Open ? Sans doute la finale Pegula-Sabalenka. Un thriller au Master ? Merci Gauff et Zheng pour ces plus de 3h de jeu. C’est la faute de Sinner ça aussi, toujours le même.

Continue de regarder vers le haut stp Ons !

WTA 2024 - On fait l’bilan des françaises

On fait l’bilan, calmement, en s’remémorant chaque instant… Y en a pas beaucoup à se remémorer, d’instants, dans la saison 2024 des françaises.

Aucun tournoi gagné. Aucune finale jouée.
Une relégation en deuxième division de la Billie Jean King Cup aka Coupe Davis et feu Fed Cup.
Deux huitièmes de finale en Majeurs, à savoir Dodin à l’Open d’Australie et Gracheva à Roland Garros.

Une 48ème place mondiale au classement WTA pour notre meilleure française. Ou la moins mauvaise en étant sarcastique. Elle est toujours la propriété de Caroline Garcia qui a joué pour ne pas perdre et a échoué. Proche de se griller le cerveau, elle a préféré arrêter en Septembre avant que le vase ne déborde. S’il n’a pas débordé.
Diane Parry ne suit pas très loin à la 53ème place. Malgré un talent évident, elle n’a ni la régularité ni la ou les perfs que son plafond suppose. A tel point qu’on se demande si son plafond n’est pas son classement actuel. Mais à 22 ans on y croit encore tous.
Varvara Gracheva est 66ème. Avec quelques perfs notables cette année mais n’arrive pas à enchaîner. Pour elle, c’est peut être la confiance qui lui manque.
Clara Burel est 73ème. Ce qu’on écrit pour Parry semble valable aussi pour Clara Burel qui n’a que 23 ans.
Nous avons donc 4 françaises dans le top 100.

Non, le plus inquiétant c’est que la relève est pour le moins absente. Faire le bilan de quelque chose d’inexistant, c’est bizarre et pas évident. La première française de moins de 21 ans, et même 20 ans, et même 19 ans est 339ème et 26ème française actuellement. Autant dire qu’il y a le temps. Autrement il y a Ksenia Efremova. Elle a 15 ans, c’est la pépite de Patoche. Alors nous allons prendre le temps que Ksenia ne semble pas avoir. Pour n’être ni impatients, ni déçus, ni frustrés.

On n’a pas parlé de Kiki Mladenovic ? Ben non, on n’en a pas parlé, elle est 201ème mondiale.

Tout miser sur une jeune de 15 ans… Merci Manu et Patoche ! ©Mouratoglou Academy

WTA 2024 - Elles nous ont quitté

C’est l’heure du nez qui coule, des chaudes larmes, de la nostalgie et des regrets éternels. RIP les artistes.

Alizé Cornet. C’est comme si elle avait pris 16 ans d’un coup pour arriver à 34 balais sans qu’on s’en aperçoive. Comme si elle affrontait Amélie Mauresmo au 2ème tour de Roland Garros hier. C’était en 2005. Alizé Cornet, au meilleur 11ème mondiale, s’en va avec 6 titres, une Fed Cup, un quart et 69 participations de rang en Grand Chelem. Et une victoire incroyable contre Serena Williams à Wimbledon 2014.

Garbiñe Muguruza. L’espagnole de 31 ans, minée par les blessures, s’en va avec une place de n°1, un Roland Garros et un Wimbledon, un Masters dont elle est directrice maintenant, une finale à Melbourne et Wimbledon. Et “seulement” 10 titres eu égard au niveau qu’elle aura atteint.

Angelique Kerber. L’allemande de 36 ans, maman depuis 2023, c’est les montagnes russes incarnées. Kerber c’est une place de n°1, 3 Grand Chelems à Melbourne, Londres et New York, l‘argent aux JO de Rio, une finale à Wimbledon et au Masters. Elle restera celle qui a vraiment détrôné Serena Williams, en 2016.

Camila Giorgi. L’italienne de 32 ans a pris tout le monde à contre pied cette année. Embourbée dans une drôle d’affaire avec le fisc italien, elle a carrément fui son pays et disparu un moment plutôt que devoir payer une grosse amende. A-t-elle eu le temps d’emmener ses 4 trophées dont son M1000 Montréalais et son quart à Wimbledon ? Rien n’est moins sûr. Elle a été 26ème mondiale quand elle ne faisait pas la faute.

Ainsi que Shelby Rogers 32 ans et Alison Van Uytvanck 30 ans, quarts de finalistes en Majeurs et ex-top 40.

Et enfin, la grande gueule du circuit, adorée de ses pairs et des médias (c’est faux), Danielle Collins. Ah non, finalement elle repart pour un tour, au plus grand bonheur de tous.

Oui… mais en fait non. Chic, Danimal fait du rab en 2025 ©Getty Images

WTA 2025 - Les jeunes pousses qui poussent

Ici on ne parlera pas des trois ovnis de 17 et 20 ans, bien ancrées dans le top 20 voire le top 5, Coco Gauff (US Open 2023 et le Masters), Mirra Andreeva (demies à Roland) et Diana Shnaider (13ème mondiale et 5 tournois remportés). D’autres jeunes sont à mettre à l’honneur, parce qu’elles ont déjà percé en 2024 ou vont percer en 2025.

Comment, évidemment ne pas commencer par la Tchéquie ? Il en faut bien une dans le lot, et la petite jeune qui monte monte c’est Linda Noskova, à peine 20 ans et déjà 26ème mondiale. Quart de finaliste en Australie, elle a remporté son 1er titre à Monterrey. C’est un 500, au cas où vous vous demanderiez…

Plus loin, beaucoup plus loin nous avons :
L’australienne Maya Joint, 18 ans et demi, 118ème mondiale, qui ponce les ITF en attendant les grandes.
La japonaise Sara Saito, 18 ans, 159ème mondiale et deux victoires sur des top 50.
La philippine Alexandra Eala, 19 ans, une habituée des tableaux WTA en cette fin d’année.

Surtout, il ne faut pas oublier les sœurs… tchèques (sans commentaire) Fruhvirtova qui ont déjà goûté et bien goûté au top 100.
Linda, 19 ans et demi, est 202ème mais a affiché le matricule 49 et un titre à Chennai. En panne totale de confiance, elle est trop jeune pour ne pas revenir.
Brenda, qui n’a que 17 ans et demi, est 177ème mais a déjà connu la 89ème place mondiale l’année de ses 16 ans. En panne elle aussi, elle a tout de même battu sa grande rivale à Wimbledon, Mirra Andreeva.
La petite dernière, même courbe, même potentiel est russe et s’appelle Alina Korneeva. Elle a été 128ème mondiale cette année, championne du monde junior et double vainqueur de Grand Chelem à 15 ans en 2023. Attention à elle en 2025, surtout qu’elle vient de battre d’affilée trois top 100 et récentes top 40.

C’était le jeu du “Tu perds je perds” chez les sœurs Fruhvirtova en 2024 ©Itftennis