Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis en format court, décapant avec une touche d'humour.
Les secrets de la petite balle jaune n'en seront plus pour vous au fil des semaines.
Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis
Sommaire
Ce qu’il s’est passé cette semaine : Une américaine comme chez elle en Arabie Saoudite, un français invincible et un retour de feu
Pendant ce temps sur le circuit challenger : Eux aussi ont droit à leur heure de gloire
ATP Finals Masters de Turin : Est-on vraiment emballé par ce Masters ? La réponse est non
Il est de retour : Denis Shapo-l’artiste-valov, on ne l’attendait plus mais on l’attend encore
Mais où est-elle passée ? : Elle n’a pas les yeux bleus Belinda. Et n’a pas disparu non plus
Réponse du “Qui suis-je ?” d’il y a deux semaines : Voilà, maintenant que je suis en vacances après une année harassante (surtout pour mes adversaires), je prends le temps de vous dire que je m’appelle Albert Ramos-Viñolas. Je vais sans doute repartir une année de plus à ramer, en Amérique Latine, en Europe de l’est, sur des terres battues par le vent et les trous qui créent des faux rebonds. J’adore ça. J’ai gagné le challenger de Modène cette année et suis encore 150ème mondial. J’ai gagné 339 000€, mon jeu en vaut la chandelle non ? Non ? Tant pis, je repars pour un tour, que vous le vouliez ou non. Non.
Uhuuuuuuuuuu
Ce qu’il s’est passé cette semaine
WTA Finals - Riyad - Arabie Saoudite : Coco Gauff Riyad aux éclats Le meilleur pour la fin. Ou les presque meilleures pour la fin. Sabalenka surprise par Coco Gauff en demies, l’américaine et Qinwen Zheng se retrouvaient pour une finale indécise au Royaume Saoudien. Et le moins que le puisse dire, c’est que le dernier match de la saison sur le circuit féminin a valu le détour.
D’un niveau proche sur le papier, les deux jeunes femmes (20 et 22 ans) l’ont été aussi tout au long de la finale. Le premier pour la chinoise, le deuxième pour Gauff, le break pour Zheng dans le 3ème au point de mener 5-3. La finale a été indécise mais pas le tie break final remporté 7 points à 2 par la plus jeune, la mieux classée et la plus titrée. 3/6 6/4 7/6 en plus de 3h de jeu et un sacré titre pour Coco après l’US Open 2023.
Si le Roi Saoudien n’accorde pas beaucoup de libertés à certaines personnes, il ne lésine pas sur le prize money en revanche avec un chèque record de 4,8M de dollars pour la vainqueur. Elle a bien fait de venir. Pour Zheng, la saison 2024 aura été flamboyante avec une finale en Australie, un titre olympique, une finale au Masters et une 5ème place. Pas mal.
ATP 250 Metz - France : Metz qui peut arrêter Benjam ?! Le mec est en feu, qui peut l’arrêter ? La fin de saison et personne d’autre. Benjamin Bonzi qui restait sur 2 victoires et une finale en challengers arrivait à Metz fatigué et en totale détente. Au milieu de forfaits, il a pris le temps de gagner son premier top 10 en carrière en la personne de Casper Ruud. Même si Casper joue très bien son rôle depuis deux mois. Et comme si ça ne suffisait pas, son premier titre ATP en battant Halys en quarts (un tie break), Michelsen en demies et Norrie 7/6 6/4 en finale. Lui l’ancien numéro un français il y a deux ans même pas, retrouve le top 100 et la 78ème place. Il était 180ème au mois de septembre.
ATP 250 Belgrade : Shapovalov remonte en Belgrade On ne l’attendait plus trop, on l’avait même perdu de vue au point de le croiser en quarts ou demies de… challengers. Après sa blessure au genou en 2023, le canadien flamboyant n’avait plus de braises sur lesquelles souffler. Jusque Belgrade où il enchaine sortie de qualifs et des victoires notables sur O’Connell, Lehecka et le jeune Medjedovic en finale 6/4 6/4.
Parce que le tennis c’est pas que strass et paillettes, on vous emmène dans la ligue 2 du circuit, là où les courts ont des bosses, les grillages sont troués et les balles un peu volantes parfois.
Challenger 125 de Helsinki - Finlande : Nishikori aux éclats Nishikori s’est donné un objectif : revenir dans le top 50. A 34 ans bien bien tassés et après des années de blessures, il revient à un niveau intéressant qui laisse espérer. Ça passe aujourd’hui par des challengers, et celui de Helsinki est coché. Il écarte la terreur Fearnley en quarts et Nardi en finale. Le voilà 104ème.
Challenger 75 de Lima - Pérou : Kopriva, ça va Vit, Moller n’avait plus faim Les argentins sont fatigués en cette fin d’année et sont de plus en plus comestibles, même sur terre. Notre cher Elmer Moller, omnivore, ne s’est pas fait prier et s’est rempli la panse jusqu’en finale. Il est tombé sur un os au dessert en la personne de Vit Kopriva 6/3 7/6.
Challenger 75 de Knoxville - Etats-Unis : Eubanks, nouveau sheriff en Knoxville Chris Eubanks se reconvertit. Après avoir fait dans les banques où ça a bien payé (top 30, quarts à Wimbledon), les devises se faisaient moins nombreuses. Il porte maintenant l’étoile de sheriff. Muté à Knoxville, il se fait déjà respecter. Learner Tien, toujours lui, l’a appris à ses dépens en finale 7/5 7/6.
Challenger 75 de Matsuyama - Japon : Les grosses têtes de série ont déserté, que fait Eubanks ? Drôle de début de tournoi au Japon où les têtes de série n°1, 2 et 4 ont fait des lucky losers heureux. Celle qui en a profité jusqu’au bout, c’est la n°5, Moreno de Alboran, qui s’y est bien plu. Alex Bolt va vite mais pas autant que Usain et s’est incliné en finale 7/6 6/2. Watanuki et Blockx y ont cru jusqu’en demies.
ATP Finals - Turin - Italie : Qui s’est emballé, qui est emballé ?
On s’ennuie sans lui. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. En tout cas le Masters de Turin 2024 l’est. On parle du rendez-vous des Maîtres et Djokovic, bien que qualifié, est absent.
On s’ennuie et on s’inquiète du niveau proposé. Les 6 premiers matchs n’ont donné droit à aucune bataille en 3 sets, Alcaraz est assez malade pour perdre en 2 sets contre Ruud, Medvedev n’a carrément pas envie de jouer et a tout fait pour se faire disqualifier dès son entrée contre Fritz. Rublev a toujours envie de se fracasser le crâne ou le genou dès sa deuxième faute directe, Sinner et Zverev font froid dans le dos à être des monstres de sang froid contre de Minaur, Rublev ou Rublev.
Autant la course au Masters était assez passionnante car indécise, autant depuis qu’on est dedans, c’est d’un ennui profond. Et ce n’est pas la faute de Turin et sa salle, plutôt sympa à regarder.
Medvedev a beau faire le clown en tenant sa raquette à l’envers ou en se bouchant les oreilles, le russe est carbonisé et le fait savoir. Il se plaint (sans doute à raison des balles), de la fatigue, et s’il peut être en vacances dès ce jeudi, ça lui va bien. En même temps, il affronte Sinner, il a juste à perdre un 8ème match en 9 rencontres face à l’italien pour rentrer à Monaco.
Toujours est-il qu’il serait surprenant de voir une autre finale que Sinner-Zverev dimanche prochain. Sauf si Alcaraz trouve l’antibio/le kiné (l’ex kiné de Sinner est dispo) qu’il faut entre temps.
Y a t-il une carrière plus frustrante que celle de ce bonhomme sur le circuit actuel ?
Denis Shapovalov a l’un des plus beau bras sur l’ATP. Il a du feu dedans comme personne ou presque mais le feu, ça se dompte et le canadien se brûle encore. A 25 ans il rentre dans une période où il doit connaître son tennis, jouer avec et gagner. Ou rentrer dans le rang.
À 18 ans en 2017, il bat Rafael Nadal au Canada et fait demies. Les louanges sont de sortie, ce gars là va tout casser. Son tennis ultra-offensif plaît et impressionne. Et ça c’est avant son huitième de finale à l’US Open, dans la foulée du Canada, en sortant des qualifications.
Il mettra un an pour entrer dans le top 30, un de plus pour le top 20 où il en devient un locataire qui paie régulièrement son loyer. Mais ça plafonne un peu (un seul titre) et n’arrive pas à accrocher le top 10 malgré une finale à Bercy. Pourquoi ? Parce que le Denis, il tape plus fort que tout le monde dans tout ce qui bouge. Ça fait beaucoup de (jolis) coups gagnants mais aussi beaucoup de fautes. Il prend la 10ème place fin 2020 avec un quart à l’US Open mais la rend aussitôt. En 2021 on se dit qu’il va s’y installer définitivement avec une demie à Wimbledon. Que nenni, il continue de privilégier les bâches à construire un point. Le gaucher canadien s’use, son jeu, son classement et son genou aussi. Jusqu’à devoir s’arrêter un moment, c’est à dire plusieurs mois et sortir du top 100. En bonne intelligence (finalement…), il préfère se reconstruire en même temps que son classement en 2024 en passant par la case challengers et ne pas se griller.
Et puis la semaine dernière, Shapovalov a de nouveau décidé de briller. A Belgrade, en sortant des qualifs, il est allé jusqu’à soulever son deuxième trophée en montrant une maturité dans son jeu qu’on ne lui avait peut être pas encore connue. Il colle en demies une sacrée trempe 6/2 6/1 au favori Lehecka et se voit remettre le trophée par Djokovic aux dépens du protégé de Djokovic, Hamad Medjedovic 6/4 6/4.
Un Shapo nouveau et 56ème mondial est peut être né et bien né. À 25 ans il a encore le temps de contrôler son jeu et ses adversaires. On ne demande que ça, parce qu’il a un revers à une main formidable et un tennis champagne qu’on ne peut qu’apprécier. S’agirait juste de sortir les bubulles à bon escient désormais.
Mais où est-elle passée ? Bencic n’a désormais d’yeux bleus que pour sa fille
Belinda est une maman heureuse. Alors pour peu qu’elle revienne vite en pleine forme et c’est une nouvelle maman sur le circuit qu’il va falloir surveiller, et pas que d’un œil.
La championne olympique de Tokyo et ancienne n°4 mondiale a accouché d’une petite Bella en Avril dernier et est de retour aux affaires. D’abord sur deux tout petits ITF avec 3 victoires en 4 matchs face à de modestes adversaires pour se remettre en rythme. Et cette semaine au sein de l’équipe de Suisse avec ses copines pour la Billie Jean King Cup, équivalent de la Coupe Davis. Ses co-équipières et entraîneur sont déjà impressionnés par son niveau de jeu.
Difficile de ne pas faire de comparaison avec Elina Svitolina pour se faire une idée de ce que peut vouloir dire le retour de Belinda Bencic. Svitolina (ex n°3) est partie et revenue pour les mêmes raisons au même âge. L’ukrainienne a fait très fort très vite avec des quarts et demies en Grand Chelem quelques mois après la naissance de la fille de Gaël Monfils. Depuis elle plafonne quelque peu aux alentours du top 20.
Faut-il s’attendre au même genre de retour pour la suissesse ? Comparaison n’est pas raison mais si Belinda est motivée et trouve son rythme joueuse/maman, le top 10 avec de très gros résultats est envisageable. Et lorsqu’on voit les surprises de ces dernières années en Grand Chelem comme Vondrousova ou Krejcikova, on se dit qu’il y a la place. Il faudra cependant briser cet espèce de plafond de verre en Majeur où elle n’a qu’une demie à l’US Open et deux autres quarts… à New York également. Il y a la place pour faire mieux comme il y avait la place pour Svitolina à l’époque.
En attendant, Belinda est 907ème. Quand on vous dit qu’il y a du boulot.
Alex Chang
Un passionné qui aime écrire des choses sur le tennis. S'y connait-il ? Là n'est pas la question. Chaque semaine, un condensé décapant avec une touche d'humour de la semaine tennistique passée, des petits pronos sur celle qui vient, des focus sur des joueurs et joueuses, des questions débat et autres rubriques feront de nos lecteurs des spécialistes du circuit de la petite balle jaune.