A 500 à l'heure

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis

Service à la Cuillère
5 min ⋅ 10/02/2025

Sommaire

  • Ce que vous avez manqué : vive les ATP et WTA 500 de février !

  • Pendant ce temps sur les challengers : Une rupture déchirante contre une belle histoire

  • Lucas Pouille : Homère-de…

  • Shapovalova lova : nouveau n°1 dans les charts

  • Belinda Bencic : elle gagne aux EAU après les avoir perdues il y a 10 mois

  • Mais où est-il passé ? : Luca Van Assche, plus qu’un tas de cendres ?

Ce que vous avez manqué

ATP 500 Rotterdam - Pays Bas : Rotterdam-ned, il est bon partout cet Alcaraz !
Carlos Alcaraz n’avait jamais gagné en indoor. Non, Pékin c’est marqué “dur extérieur” on vous voit venir. Donc bon, Rotterdam c’est pas mal pour réparer cette anomalie. 17ème titre pour l’ibère face à De Minaur en finale et un gros combat contre Hurkacz en demies. 17ème titre. A 21 ans. Faut se rendre compte.

ATP 500 Dallas - Etats-Unis : Shapo bas mais tout en haut
55, 4, 25, 9, 5. Ce pourrait être les chiffres du loto. Peut être que ça l’est, on n’a pas vérifié. C’est aussi les classements tombés sous les coups de pétard de Denis Shapovalov. En feu total comme il sait le faire mais trop rarement, le canadien est allé chercher son premier ATP 500 en terrassant Fritz, Machac, Paul et Ruud. Quand les fils se touchent chez lui, les lignes sont touchées aussi.

WTA 500 Abu Dhabi - EAU (ou plutôt sable) : Bencic, BelindAbu Dhabi
Bencic aux Emirats BelindArabes Unis (ça marche aussi) en 2025 c’est donc un 6/0 6/0 collé à Kudermetova, deux victoires contre 2 championnes de Grand Chelem (Vondrousova et Rybakina), une contre une triple finaliste. Du coup elle s’envoie le titre contre l’invitée surprise Ashlyn Krueger, 20 ans et pas assez mûre pour la maman suisse de retour à la compétition depuis 3 mois seulement.

WTA 250 Cluj-Napoca - Roumanie : ça vaut pas un Cluj ? Allez le dire à Potapova.
Chez Dracula, c’est Anastasia Potapova, sans doute une nièce du Comte, qui s’est imposée en toute logique. De un parce que c’était la favorite, de deux parce qu’elle est aussi blanche que lui, de trois parce qu’en finale c’était Bronze…tti. Comment ça c’est une légende Vlad ?

Haha… Lâche moi veux-tu ? ©ATPStaff

Pendant ce temps sur les challengers…

Challenger 125 de Lille - France : Un Bouquier garni ? Non, un pot pourri.
Ce devait être une belle fête. Une victoire de l’enfant du Nord, chez lui, pour définitivement acter son retour dans le top 100. Lucas Pouille était parti pour le faire, 3/6 5-3 en finale contre Arthur Bouquier. Et puis son tendon d’achille a lâché. Premier challenger et la belle histoire pour Bouquier. Qui ne l’aurait jamais voulu comme ça. Nous non plus.

Challenger 125 de Rosario - Argentine : on est passé à ça d’une finale entre frères.
La vengeance c’est une affaire de famille en Bolivie. Murkel Dellien a perdu en demies contre Ugo Carabelli. Mais un Dellien peut en cacher un autre. Sinon il s’appellerait Unllien non ? Après Murkel, c’était Hugo. Et Hugo avec un H, c’était plus fort que Ugo sans H la semaine dernière.

Challenger 100 de Chennai - Inde : Kyrian Jacquet, c’est moelleux.
Voilà une victoire française qui donne le sourire. Kyrian gagne son deuxième challenger en disposant d’Elias Ymer. Après avoir été blessé 6 mois en 2024, il repart du bon pied et est presque de retour dans le top 200.

Challenger 75 de Brisbane #2 - Australie ça ne change pas : c’était bien, alors ils ont remis ça.
Un vrai copier-coller. L’australien Schoolkate a gagné 7/6 7/6 la semaine dernière ? L’australien Walton a gagné 7/6 7/6 cette semaine. Promis il n’ y a pas de troisième semaine. C’est pas un Master 1000 non plus…

Challenger 75 de Tenerife - Espagne : un challenger en Espagne… ça va être long à écrire.
On va aller au plus direct sinon ça fait trop de caractères. Et puis on s’en fout un peu non ? Ce bon vieux Carreno Busta a évidemment gagné contre un autre espagnol, Moro Canas, qu’on ne connaît pas, désolé.

Non, là rien n’est drôle ©BazizChibane

Lucas Pouille : Homère-de…

L’odyssée de Lucas Pouille s’est peut être terminée juste à côté de chez lui. Comme s’il était finalement arrivé à “bon” port. Si c’est le cas, c’était pas prévu comme ça et la fin est triste. On veut bien que Lucas Pouille aie ses faiblesses, un talon d’Achille ou deux. Mais que le droite le lâche carrément sans prévenir, alors qu’il actait son retour dans le top 100, c’est pas drôle.
A trente ans, le nordiste qui a navigué ces dernières années entre blessures, alcoolisme et dépression, remontait la pente en même temps que le classement. Avant que son tendon ne le lâche en finale de son challenger. Forcément, quitter le court en fauteuil et recevoir le trophée de finaliste en béquilles devant ses proches n’incite pas à l’optimisme.

Il y a des chances que ce soit le dernier match de ma carrière.

On veut bien le croire mais on ne veut pas y croire. On parle quand même d’un demi-finaliste de Grand Chelem, vainqueur de la Coupe Davis, d’un ATP 500 et éphémère top 10 mondial. C’était en 2018, déjà.

Denis Shapovalova lova

On ne sait pas si c’est Denis ou Coco Moutet le meilleur rappeur du top 100. En revanche, et désolé Coco, le meilleur tennisman des deux, c’est bien Shapo. C’était le cas ces dernières années, ça va encore être le cas les prochaines.
Denis Shapovalov a poussé la chanson jusqu’au bout à Dallas (ATP 500) et le public a été conquis. Sur un beat effréné toute la semaine, le canadien a prouvé que lorsque sa raquette et sa tête sont bien accordées, sa place est avec ceux qu’il a battu tout le long de la semaine. Tout en haut des charts. Dans le top 10 quoi, au minimum. Fritz, Paul et Ruud l’ont laissé envoyer des rimes à tout va, surtout au service et n’ont rien pu faire.
On a retrouvé le Shapo qui impressionnait (et gagnait) Nadal a Toronto en 2017 et suscitait les espoirs les plus fous. On veut que ça continue, parce que les partitions qu’il est capable de sortir sont incroyables quand il est en rythme et joue juste.

Shapo qui gagne un 500, c’est réel Comme cette photo ©JaredWickerham

Belinda Bencic : elle perd les EAU et y gagne 10 mois après

Alors certes ce n’est pas (encore) une Kim Clijsters. Mais dans le genre “j’accouche et je regagne”, Belinda Bencic a déjà dépassé Caro Wozniacki, Elina Svitolina (ça se discute en vrai) ou Naomi Osaka.
On se demandait il y a 3 mois pour son retour où est ce qu’elle en était et si elle pouvait revenir plus forte qu’elle ne l’a été. C’est assez clair maintenant, l’ex n°4 mondiale et championne olympique ne revient pas que pour s’amuser. Des yeux indiscrets faisaient état fin 2024 d’un niveau assez dingue eu égard à sa maternité. Un 8ème de finale à Melbourne et un titre WTA 500 à Abu Dhabi plus tard en 2025, le doute n’est plus permis.
Belinda Bencic pourrait bien donner du fil à retordre au top 5 où les places sont assez chères. L’idée de la voir gagner un tournoi du Grand Chelem n’est même pas si folle que ça face au talent qu’on lui prête. Elle n’a en tout cas pas envie de le rendre.

Asschetik Asschetik Asschetik aïe aïe aïe !

Luca Van Assche est-il dépassé ? Assche parmentier, brandade de morue ou moussaka, on ne sait pas ce qu’on a à manger avec le jeune tricolore qui a semé, une année durant sur le circuit, de belles promesses.
Le vainqueur de Roland Garros junior 2021 sans perdre un set donne l’impression d’être déjà rassasié. Il ne progresse plus. Ou en tout cas son classement régresse et pas qu’un peu. Lui qui avait un sacré coup de fourchette à 18 ans est même rentré dans le top 100 avant Arthur Fils pour le même âge.
Il est grimpé au 63ème rang mondial courant 2023 et avec son pote Arthur on les voyait déjà cuisiner tout le monde très vite.
Depuis, l’un est top 20 avec deux ATP 500 dans l’assiette et une vraie aura, l’autre est redescendu à la… 165ème place.
Une indigestion de défaites inquiétante et un tennis qui stagne. La principale interrogation est physique. Non pas qu’il soit blessé ou même sujet aux blessures, l’ami Luca. Mais a-t-il la caisse et la puissance en stock pour rivaliser un minimum avec les (futurs) chefs étoilés ? Il est intelligent dans la construction de ses points mais n’est pas Gilles Simon qui veut. Mais plutôt qui peut. Et il n’y en a pas beaucoup qui peuvent être Gillou. Mettre tout le monde dans la sauce avec une puissance moindre nécessite beaucoup de travail et surtout une confiance toujours au maximum.
Rien n’est perdu, la date de péremption du Van Assche est loin d’être dépassée (20 ans) et il a effectivement le niveau top 100 tous les jours. Mais de là à l’imaginer jouer les trouble-fêtes dans le top 20 est un pas que nous ne franchirons pas/plus. Sauf s’il nous raconte des salades depuis un an et demi et arrête de nous servir du réchauffé. On ne demande que ça.

Luca bataille. Comme ses cheveux ©S.Boué/L’équipe

Service à la Cuillère

Service à la Cuillère

Par Alex Neveu

Service à la Cuillère, c’est l’aventure d’un passionné de tennis pas (du tout) assez talentueux pour faire carrière mais qui a toujours caressé l’espoir de remplacer un jour ce bon vieux Chamoulaud sur France TV pendant deux semaines fin Mai - début Juin si vous voyez ce que je veux dire.

Sans prétention mais pas sans espoir, je souhaite simplement transmettre la passion qui m’anime, raconter des histoires, rigoler et être un peu acerbe aussi, parce que c’est drôle d’être acerbe.
Dépoussiérer le tennis, c’est pas une mauvaise idée non ? Et puis, “mieux vaut les voir faire ça qu’ils traînent dans la rue à faire des conneries” que se disent nos vieux. Je déconne, j’ai plus de 30 balais et je suis bien occupé la journée.

Allez, les joueurs sont prêts, jouez !

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