Sommaire
Retour sur la finale dames Sabalenka - Keys : l’une a fait danser l’autre, on aurait pensé le contraire
Retour sur la finale messieurs Sinner - Zverev : entre Zverev-es et réalité
La note /10 de cet Open d’Australie : deux tournois en un, c’est peut être bien que ça s’arrête
La joueuse de la quinzaine : Keys n’est définitivement pas un pétard mouillé mais de la dynamite
C’est quoi la suite : ça y est, il fait 40° en Australie, ça rentre se les cailler en Europe
Finale Aryna Sabalenka - Madison Keys
La route de Madison est longue et semées d’espoirs, d’embûches, d’impression de dernières danses même. Une route longue de 15 ans, à lui rabâcher qu’elle doit, par son talent, gagner un titre du Grand Chelem. Parce qu’il est là son talent. Quinze ans c’est long, encore plus à 29 ans.
Alors Madison Keys a décidé de rattraper le temps perdu, tant qu’il est encore temps.
De temps elle en a très peu laissé à Sabalenka. Comme toutes les adversaires de Keys, la biélorusse en a été privée, la faute à la puissance naturelle de Keys qui n’a que très peu d’égal sur le circuit. Peut être Sabalenka seulement justement. Et Serena Williams. Même à la retraite. Mais c’est un autre débat.
Premier set. Et, déjà, Sabalenka a laissé passer sa chance d’être sacrée pour une troisième fois de rang à Melbourne. Plus crispée que Keys, ce qui est bizarre, Aryna balance aux 4 coins du courts quand elle en a l’occasion. Et ça fait faute. La faute à Keys qui est sur un nuage, pas stressée pour un sou et qui tape parfaitement. Ça fait 6/3 Madison et Sabalenka n’est vraiment, vraiment pas contente.
C’est là que Keys redescend de son nuage pendant qu’Aryna y monte, mais qu’à moitié. Le rapport de force s’inverse, et le score aussi 2/6.
Un partout balle au centre.
Puis 5 partout avec cette impression que Keys craquera au moment où Sabalenka décidera de la faire craquer. Ce n’était qu’une impression. Sur un jeu de retour parfaitement maîtrisé… en retours de service, Madison Keys s’offre l’Open d’Australie 2025, son premier Majeur. Elle a décidé qu’il était temps. De remonter le temps. Et de voir ce que l’avenir lui réserve, à bientôt 30 ans (trentemps mais pas trop tard).
Au fait, à l’aube des demi-finales :
Franchement il pourrait y en avoir d’autres à suivre ©Jimmie48/TennisPhotography
Finale Jannik Sinner - Alexander Zverev
Une finale entre les numéros 1 et 2 mondiaux présage d’un beau combat sur le papier. Mais à y regarder de plus près, en s’y penchant mais pas trop près non plus, on pouvait aisément deviner l’issue du match sans se tromper.
D’un côté il y a Jannik Sinner 23 ans, pas loin d’être imbattable sauf par l’antidopage (et encore, à voir) qui a gagné ses deux premières finales en Grand Chelem.
Et de l’autre Alex Zverev 27 ans, plus batteur que battu (voir ses affaires de justice) qui a perdu ses deux premières finales.
Un contre argument ? Zverev mène 4-2 dans leur confrontations et 2-1 en Majeur. Mais c’était avant le Sinner d’aujourd’hui. Le passé quoi. Désolé de casser le truc.
Alex en Zverev de ce premier titre. Eh bien il n’est pas terminé et à force ça risque de devenir un cauchemar. C’en est même peut être déjà un.
Tout au long de la rencontre, on a retrouvé le Zverev qu’on n’aime pas : passif, attentiste derrière sa ligne, sans rébellion et se reposant sur son service. Et puis en plus, son coup droit, son coup faible est très vite devenu friable. Comme une évidence. Ça suffit amplement pour se prendre 6/3 7/6 6/3 contre Jannik Sinner, en mode métronome, monstre froid parmi les monstres froids. Mais sans plus. Le niveau moyen de l’italien est trop haut pour n’importe qui et c’est n’importe quoi.
L’allemand ne peut cette fois se cacher derrière rien ni personne. Le connaissant, il dira peut être, dans 2 ans, que le match a tourné à cause du filet qui a choisi son camp à 4 partout dans le tie break du 2ème set. Mais il ne faudra pas l’écouter.
Quant à Sinner, il vous dira que c’est magnifique et qu’il a de la chance. Il faut le croire. Mais ce n’est pas que ça.
Si Jannik commence à rire et faire des blagues, on est mal ©CorinneDubreuil/FFT
La note de l’Open d’Australie 2025
7.5/10 puis 4/10.
7.5/10 avant que les 8èmes de finale ne débutent. Les 3 premiers tours, dames comme hommes ont été drôles, surprenants, longs, très longs. Et plein de découvertes.
Des 5 sets à la pelle chez les messieurs, des marathons chez les femmes (coucou Emma Navarro), des grosses surprises (coucou Zheng) qui n’en étaient pas toujours (coucou Fonseca, coucou Mensik).
On se prend à rêver devant le niveau de jeu déployé par les -20 ans cités au dessus, ainsi que celui de Tien dans une moindre mesure alors qu’il est allé plus loin.
On se prend à rêver devant la forme et la maturité de Gaël Monfils contre Fritz.
Et puis 4/10. Il y avait bien eu un mauvais présage, un mauvais message avec l’abandon de Fils contre Humbert dans une affiche qu’on rêvait tous, nous français. On aurait du se douter que ça sentait le sapin.
Les 8èmes de finale ont été assez terribles avec des joueurs au bout du rouleau contre les cadors du circuit.
Le Djokovic-Alcaraz des quarts n’a pas été au niveau attendu, la faute à la cuisse et la roublardise de Djokovic, la faute à la fougue et l’inexpérience d’Alcaraz.
Heureusement, Madison Keys était là. Parce que son parcours est presque historique avec des victoires en 3 sets sur Rybakina (n°7), Svitolina (n°27), Swiatek (n°2) et Sabalenka (n°1).
Autrement, c’était 3/10.
La joueuse de la quinzaine
Madison Keys.
Qui d’autre ? C’est facile, c’est elle qui a gagné. Mais il est bon de rappeler comment (juste au dessus) et d’où elle vient.
Madison Keys gagne son premier match sur le circuit à 14 ans et des brouettes. Une première victoire en appelle d’autres mais appelle surtout énormément d’attentes. Et les attentes ont été supérieures aux victoires.
Une demie en Australie en 2015, une finale à l’US Open 2017, et deux demies en 2018 à Roland et à New York. Une demie, encore, en Australie en 2022. Des coups d’éclats et des coups sur la tête.
Tout le monde a fini par se lasser de croire en elle sur deux semaines d’affilée. Comme si jamais les planètes ne s’aligneraient.
Ce qu’elle vient de faire là, en qualité de tête de série n°19 n’est pas loin d’être exceptionnel. Ça l’est en tout cas pour elle. Et elle pourrait bien le répéter maintenant qu’elle l’a fait une fois.
Madison Keys de l’ombre à la lumière ©CorinneDubreuil/FFT
C’est quoi la suite ?
La suite c’est le retour à la réalité. Ce sont des tournois pour espérer récupérer les points perdus à Melbourne, des tournois pour confirmer après Melbourne, des tournois pour, simplement, avancer dans l’année et se diriger, tranquillement, vers Roland Garros. Pas de repos pour les braves.
ITF Coupe Davis - 1er tour : c’est le grand retouuuuuur à domicile
Enfin, la Coupe Davis réorganise des rencontres comme dans l’ancien temps, en mode domicile/extérieur. On tapait du pied depuis bien trop longtemps. Alors pour faire face au Brésil, Gilles Moretton, tout juste réélu à la tête de la Fédération, s’est dit que la petite salle d’Orléans, ce serait bien. 3000 chanceux et chanceuses vont voir la bande à Paulo Mathieu. Humbert, Fils, Gio et P2H ne doivent pas se planter, ils sont prévenus face à la pépite Joao Fonseca et ses copains.
ATP 250 Montpellier - France : qu’est ce que ça fout là, on ne sait pas
Les joueurs pressés de rentrer en Europe sont en Occitanie pour grapiller quelques points avant que toute la clique ne débarque. C’est ce qu’a du se dire Rublev. C’est aussi la tournée d’adieux de Gasquet.
Le Favori : Félix Auger-Aliassime pour un deuxième titre cette année
La Pièce : Arthur Rinderknech
WTA 500 Linz - Autriche : un 500 pour celles qui ne se reposent pas
La saison des tournois importants mais pas trop commence déjà et c’est une sacrée occasion de dépoussiérer l’armoire à trophée sans trop se fatiguer. Pas folles les guêpes.
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WTA 250 Singapour - Bah c’est à Singapour : ça fait une escale sympa pour rentrer
Celles qui ne sont pas trop pressées de rentrer ont prolongé leur escale à Singapour sur leur route du retour. Ça peut mettre un peu de beurre dans les épinards et arracher un titre presque incognito.
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