Coupe Davis repetita pour l'Italie.

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis

Service à la Cuillère
7 min ⋅ 27/11/2024

Sommaire

  • BJK et Coupe Davis : L’Italie au sommet du succès, attention à ne pas déranger.

  • Adieux de Rafael Nadal : Une sortie pas à la hauteur de sa légende.

  • ATP 2024 : Alors, qu'a-t-on eu, qu’a-t-on vu dans cette cuvée ?

  • ATP 2024 - Les français : Du impardonnable et du très bon. Si si on vous jure.

  • ATP 2024 : Is nous ont quitté trop tôt, s’agirait de ne pas les oublier.

  • ATP 2025 : La jeunesse vous est présentée pour ne pas être surpris l’année prochaine.

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Les italiennes ont su tirer leur épingle du jeu et s’imposer une 5ème fois dans leur histoire après 2006, 2009, 2010 et 2013. La quatrième fois pour l’inoxydable Sara Errani et son mètre 64. Emmenées par la fougueuse n°4 mondiale Jasmine Paolini et son mètre 63, l’Italie a profité de sa supériorité en simple quand il le fallait, et en double quand c’était nécessaire. Et lorsque vous avez la paire championne olympique dans votre équipe, l’avantage est conséquent et même inutile en finale contre les slovaques.

Oui, les slovaques et leur meilleure joueuse, Sramkova, 43ème mondiale.
Les italiennes ont d’abord bataillé jusqu’au double face au Japon en s’imposant 6/3 6/4.
Ce fut encore plus compliqué face à la Pologne. Heureusement, Bronzetti (78ème) a eu la bonne idée de gagner son match d’ouverture. Parce que Paolini a rendu les armes la seule fois de la semaine contre Swiatek. Le double gagné 7/5 7/5 a permis aux italiennes de s’ouvrir les portes de la finale.
La surprise slovaque avec Sramkova et Hruncakova (234ème) a épaté face aux Etats-Unis (2-1), à l’Australie (2-0) et la Grande Bretagne de Boulter et Raducanu (2-1).
La finale n’a jamais été serrée, Bronzetti remettant Hruncakova à son classement 6/2 6/4 et Paolini se faisant plus que respecter vis à vis de Sramkova 6/2 6/1. Même pas besoin des 37 ans de Sara Errani donc.

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Est-il même seulement fatigué de sa saison Sinner ? Il faut croire que non vu que l’italien a été aligné sur les 3 simples de la semaine, qu’il a gagné sans perdre un set, et le double décisif contre l’Argentine. L’Italie tenante du titre se présentait comme la grande favorite avec le n°1 mondial dans ses rangs. Le n°2 italien Musetti complètement cramé, c’est Berrettini qui a tenu la marée en demies et en finale aux côtés de l’invincible. Pour un résultat net et sans bavure à chaque fois. 2-0 contre l’Australie de De Minaur, 2-0 contre les Pays-Bas de… Griekspoor ou VdZ, au choix. Trop facile, l’Italie est sur le toit du tennis mondial.

En face, il n’y avait guère de répondant malgré des gros noms. L’Australie a remporté une sacrée bataille face aux USA, 2-1 notamment grâce à Kokkinakis contre Shelton (16-14 au tie-break du 3ème).
L’Allemagne n’a pas tremblé face au Canada privé d’Auger-Aliassime (privé privé…) mais n’a rien pu faire contre les terribles Pays-Bas, des Oranje survoltés et qui ont pressé tout le monde, en particulier l’Espagne de Rafael Nadal qui n’a rien fait comme il fallait pour ses adieux. Mais ce n’est pas si grave qu’ils disent.

Des formats de poche qui mettent tout le monde dans les leurs ©GettyImages

On en parle de la mise à mort de Rafa Nadal ?

C’est toujours difficile, les adieux d’une légende. Difficile à décider, difficile à gérer, difficile à organiser, et encore plus à réussir.
Celle de Nadal n’a pas dérogé à la règle et ce n’est clairement pas la plus belle. Clairement pas au niveau du joueur qui s’en allait. En vérité, elle aurait été très bien pour Wesley Koolhof qui était sur un siège éjectable cette même journée. Vous le connaissiez vous, Koolhof ?

Jouera, jouera pas ? Nadal se préparait et préparait sa sortie en Coupe Davis depuis plusieurs mois. S’il avait pu il aurait continué jusque Roland Garros 2025. S’il avait voulu il aurait arrêté, comme Murray, aux JO de cet été. Ou à Roland Garros de cette année. S’il avait su, il aurait arrêté lors de sa dernière victoire à Roland, en 2022.
Il a décidé que ce serait à Malaga, en simple, en double ou sur le banc. Mais face à la pression de tout le monde, peut être de l’équipe d’Espagne et de Ferrer, peut être de sa fédération, peut être de lui-même, il a été aligné en simple pour une défaite 6/4 6/4 en étant l’ombre du joueur qu’il fut contre un batave pas anonyme mais dans ses cordes.
S’en est suivie une cérémonie hommage où les larmes n’étaient pas si nombreuses, où ses plus grands adversaires étaient absents en dehors d’une vidéo un peu plate. Où personne ne s’est exprimé sur Nadal en dehors de Nadal. Alors qu’il n’aime pas cet exercice.
Avec le recul, l’aligner en simple n’était pas une bonne idée. Forcément, c’est facile de dire ça après sa défaite et celle de l’Espagne dans la continuité. Mais tout de même. Une présence dans un double décisif comme aux JO, un double pas décisif, une présence plutôt en demies aussi, auraient eu plus de gueule.

Cela ne change rien à la légende qu’il est et restera. Mais Sampras, Agassi ou Federer pour ne citer qu’eux auront au moins réussi ça de mieux que Rafa.

Et voilà, c’est tout ? Il s’en va comme ça, si c’était Federico Delbonis ? ©Corinne Dubreuil/FFT

ATP 2024 - On fait l’bilan

Alors on en pense quoi de la saison ATP 2024 ? Bien, très bien, à chier ?

En étant totalement subjectif, elle était nulle jusqu’à ce qu’elle se termine ou presque.

En étant objectif, elle était assez nulle et on s’y est un peu ennuyé tout en voyant :
L’hégémonie flippante de Sinner qui finit en 73-6 avec 8 titres dont 2 Majeurs et la Coupe Davis.
Le talent incroyable de Carlos Alcaraz qui nous fait un été Roland Garros, Wimbledon, argent aux JO de folie. C’était presque trop pour la suite de la saison. Le seul invaincu contre Sinner cette année.
Un Djokovic qui finit le jeu avec l’or en simple à Paris. Il est tout seul tout en haut.
Une concurrence dans le top 10 totalement larguée derrière les deux petits jeunes. Même si Zverev…
Un Fritz qui a la banane. D’ailleurs il devient quoi Berdych ?
Des tournois du Grand Chelem ennuyeux et des Rublev, Ruud, Medvedev, Tsitsipas et Rune ennuyés.
Des arbitres qui ne veulent plus arbitrer correctement.
Des retraités qui vont nous manquer.
Des promesses semées avec Fils, Mensik ou Shang pour ne citer qu’eux.
Tomas Machac.

Short à ras les cuisses et casquette de travers, merci d’avoir illuminé la saison Tomas

ATP 2024 - On fait l’bilan des français

Alors elle est vraiment pourrie cette année française chez les hommes ?
Eh bien pas tant que ça finalement. En tout cas il y a des motifs d’espoirs. De grands espoirs.

Sept tournois ATP remportés dont 3 ATP 500 avec Humbert, Fils et Mpetshi Perricard. Une finale en M1000.
Une élimination aux portes des quarts en Coupe Davis. Il va falloir se trouver une équipe de double, vite.
6 huitièmes de finale avec… 6 joueurs différents. Cazaux et Mannarino, Moutet, Humbert, Fils et GMP.

Une 14ème place finale pour Ugo Humbert qui aurait pu être 2ème français. Parce que Arthur Fils n’est pas si loin avec son matricule 20.
Il arrive aussi vite en fin d’année que ses deuxièmes balles, c’est Gio Mpetshi Perricard, il est 31ème.
Il faut descendre à la 55ème place pour trouver trace du 4ème français. Notre Gaël Monfils mais père est toujours là et c’est un kiff, profitons en.
Ensuite, c’est une rafale de français qui complètent le top 100. Ils sont 9 supplémentaires, ce qui fait treize français et une première place au tableau des nations. Il y a du jeune avec Cazaux, du vieux avec Mannarino, du classique avec Rinderknech et Moutet, et des retours de feu avec Bonzi et Pouille.

La France n’a pas (encore) LE chef de file, celui qui embarque tout le monde comme Sinner le fait avec l’Italie. Peut-être l’aura-t-on avec Fils. Ou avec GMP. Ou avec Fils et GMP.
Ces bons résultats notamment en fin d’année ne doivent tout de même pas masquer les débâcles de cette année avec l’absence de quart de finale en Grand Chelem, et le couac terrible aux JO où personne ne s’est battu un instant pour une breloque. On n’oublie pas, Ivan.

On n’a pas parlé de notre roi des tie-break ? Non en n’en a pas parlé. Il est 72ème notre Quentin Halys !

Des 14 et 20èmes mondiaux, ça doit bien jouer en double non ? ©Sipa

ATP 2024 - Ils nous ont quitté

C’est l’heure du nez qui coule, des chaudes larmes, de la nostalgie et des regrets éternels. RIP les artistes.

Rafael Nadal. Le sujet a déjà été maintes fois évoqué et en plus sa sortie était nulle. On passe aux suivants.

Sir Andy Murray. 36 ans, une hanche en métal, le meilleur bougon du circuit ne part pas qu’avec ça. Ce sont 3 titres du Grand Chelem, 2 médailles d’or en simple aux JO, l’argent en double, n°1 mondial en 2016 en brisant l’hégémonie du Big Three. Parce que Murray, c’était le Big Four. C’est aussi 14 M1000, une Coupe Davis pour 46 titres et bien plus que ça. Immense Ecossais.

Dominic Thiem. Thieminator, autrichien de son état, s’en va avec un US Open mais pas de Roland Garros. Sans Nadal il avait autant de titres du Grand Chelem que Murray ou Wawrinka. Sans Djokovic… non, on ne va pas compter, ça lui ferait mal s’il nous lit. Troisième mondial au plus haut, il a 17 titres dont Indian Wells, 3 finales en Majeurs et 2 au Masters. Et un statut de terreur de terre battue.

Ivo Karlovic. Le géant de 2,11m aux plus de 10 000 aces s’en va en même s’il est déjà parti depuis 3 ans au moins. A 45 ans et dans sa grande très grande poche : 8 titres, une 14ème place et un quart à Wimbledon.

Ernests Gulbis. L’allumé du circuit au grand talent qui n’aime pas son sport part à 36 ans tout de même. Avec plus de conneries que de titres, au nombre de 6, une 10ème place en 2014 et une demie à Roland Garros après une victoire monumentale sur Roger Federer. Un enfant gâté au talent gâché. Mais ça lui va.

Filip Krajinovic, Lukas Rosol et Dustin Brown. Les deux premiers ont été 26èmes au mieux. Les deux derniers ont battu Rafael Nadal au 2ème tour de Wimbledon. Le premier et le dernier n’ont aucun titre ATP.

Donald Young et Ryan Harrison. Principal fait de gloire pour les deux américains ? Ce sont deux ex futurs n°1 mondiaux. Résultat ? Des 38 et 40èmes places mondiales et un titre pour Harrison. Harrison qui gagne Roland Garros 2017 en double face à… Young. Solide les deux lascars.

Ainsi que l’artiste Pablo Cuevas, ses 6 titres et son matricule 19, Federico Delbonis, Joao Sousa, Steve Johnson et John Millman, qui auront eu le mérite de graviter autour du top 30 un jour avec quelques titres.

C’est Ernests Gulbis ou Henri Leconte ? ©Christian Jézéquel

ATP 2025 - Les jeunes pousses qui poussent

Ils sont jeunes et ils vont faire 2025. Ils sont déjà le présent et vont vite fait bien faire faire l’avenir. Retenez leurs noms, vous allez les voir l’an prochain parce que demain c’est déjà aujourd’hui avec eux.

Jakub Mensik. Celui là est costaud. Très costaud. 19 ans à peine, tchèque (ben tiens), 48ème mondial mais déjà top 30 minimum dans les impressions. Il a chassé quatre top 10 cette année, a une finale à Doha et un quart en M1000 en bousculant Novak Djokovic. Qui l’a adoubé lui-même. Vrais reconnaissent futurs vrais.

Junchen Shang. Le chinois a six mois et deux places de plus au classement que Mensik. C’est donc très bien. C’est encore mieux en disant qu’il a un titre, l’ATP 250 de Chengdu. Et une belle patte de gaucher.

Si c’est trop âgé pour vous encore, partons à la découverte de Learner Tien, Joao Fonseca et Martin Landaluce. Les trois compères de 18 ans et quelques sont américain, brésilien, espagnol et paraissent les plus talentueux de cette tripotée de jeunes prometteurs encore hors top 100.
Learner Tien n’en finit plus de gagner en challengers et a bouclé 2024 à la 122ème place mondiale.
Joao Fonseca, 145ème, est le premier 2006 à gagner un match sur l’ATP. Contre Arthur Fils à Rio (ATP 500). Il a déjà plusieurs victoires contre des top 100 confirmés et ce ne sont pas les dernières.
Martin Landaluce n’est pas beaucoup moins en retard. Premier 2006 à gagner en M1000 à Miami, les challengers deviennent trop faciles pour lui, même en tant que 154ème mondial.
Une petite mention pour notre frenchie Gabriel Debru, un peu plus loin, 251ème mais on croit en lui.

Il faudrait voir à ne pas oublier Dino Prizmic (Croatie), qui jusque fin 2023 était dans les mêmes standards que Jakub Mensik avant que les blessures ne le dérangent. Il semblait bien revenir ces derniers mois.

Pas du genre à abandonner quand il a mal le Jakub ©Andy Abeyta

Service à la Cuillère

Par Service à la Cuillère

Service à la Cuillère, c’est l’aventure d’un passionné de tennis pas (du tout) assez talentueux pour faire carrière mais qui a toujours caressé l’espoir de remplacer un jour ce bon vieux Chamoulaud sur France TV pendant deux semaines fin Mai - début Juin si vous voyez ce que je veux dire.

Sans prétention mais pas sans espoir, je souhaite simplement transmettre la passion qui m’anime, raconter des histoires, rigoler et être un peu acerbe aussi, parce que c’est drôle d’être acerbe.
Dépoussiérer le tennis, c’est pas une mauvaise idée non ? Et puis, “mieux vaut les voir faire ça qu’ils traînent dans la rue à faire des conneries” que se disent nos vieux. Je déconne, j’ai plus de 30 balais et je suis bien occupé la journée.

Allez, les joueurs sont prêts, jouez !

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