Service à la Cuillère

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis en format court, décapant avec une touche d'humour. Les secrets de la petite balle jaune n'en seront plus pour vous au fil des semaines.

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Par Alex Chang
19 sept. · 4 mn à lire
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Coupe Davis : c'est toujours pas au niveau

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis

Le Sommaire

  • Coupe Davis 2024 : “Road to Malaga” ou En route pour Malaga. 8 nations obtiennent leur ticket pour le sud de l’Espagne. Pour les 8 autres, rendez-vous l’année prochaine, si elles le veulent bien.

  • La France en Coupe Davis : Du mieux mais toujours pas de bien.

  • Pendant ce temps sur le circuit challenger… On vous promet que vous allez rire !

  • Qui suis-je ? Réponse la semaine prochaine si vous ne trouvez pas et ne trichez pas !

  • Les classements à date : Pour commencer à anticiper dans la course au Master.

Ce que vous avez manqué

Une Coupe Davis pas encore structurée…

Ce week-end c’était LE rendez-vous à ne pas manquer. L’évènement qui fait lever les nations de la petite balle jaune. Là où on crie entre les services, où on se lève à chaque point, même les doubles fautes adverses. Où on perd sa voix, à chanter à tue-tête et parfois à huer (un peu) l’arbitre. La mauvaise foi est de sortie, ça fait du bien. C’était le WE où deux pays basculent dans l’enivrante perspective de fin novembre et d’une finale de Coupe Dav…
Ah non…
Ah bah non en fait.
La Coupe Davis c’était toute cette semaine à Valence, Manchester, Bologne, … Zhuhai et dans l’Anonymat. Vous savez pas où c’est l’Anonymat ? Nous non plus.
C’étaient 16 équipes, 3 rencontres (2 simples et un double), des matchs en 2 sets gagnants et un public pas tout à fait présent lorsque l’équipe locale ne joue pas. C’est toujours aussi pénible depuis 6 ans même si allez, on va l’avouer, c’est un peu mieux cette année. Mais juste un peu.

Au final, 8 équipes se sont qualifiées pour les phases finales qui auront lieu à Malaga. En Espagne, encore et toujours…
Merci Piqué pour les travaux. Au bûcher Gerard.

“C’est le côté stupide de ce format, n’est ce pas ?”
Lleyton Hewitt, capitaine de l’Australie

Côté résultats, à Valence, l’Espagne menée par Alcaraz fait dévisser la France et la Tchéquie. Les Australiens, bien qu’ayant reçu un coup de marteau sur les doigts, seront de la partie fin novembre.

A Manchester, la Grande-Bretagne s’est Evans-ouie avec Dan et Draper. Le Canada et l’Argentine ont eu la charpente plus solide que les sujets de Sa Majesté. La Finlande étant réduite au rang de sparring-partner.

A Bologne, les italiens, pourtant privés de Sinner et Arnaldi, ont montré que leurs fondations étaient solides même sans eux. Berrettini et Cobolli ont assuré, en compagnie des Pays-Bas qui passent par un trou de souris. Déception pour le Brésil et la Belgique. A noter, les deux victoires du jeune brésilien Joao Fonseca, 18 ans, en simple. Deux fois plus qu’Arthur Fils donc.

Enfin à Zhuhai, la Chine, les Etats-Unis de Nakashima (n°6 de son pays) et Opelka (n°beaucoup) ont écrasé leurs adversaires, à savoir l’Allemagne, la Slovaquie et un Chili méconnaissable. A ce petit jeu, l’Allemagne chipe facilement la deuxième place du groupe et prend rendez-vous pour Malaga.

Ce qui va suivre ne va pas vous plaire - Arthur Fils © P.Lahalle/L’Equipe

… les français non plus

LJUBICIC DEMISSIOOOON.
Novembre 2018. La tenante du titre, la France de Tsonga, Pouille, Chardy, Herbert et Mahut s’incline en finale de la dernière édition de la VRAIE Coupe Davis contre la Croatie. Les Français sont parmi les plus circonspects devant la refonte de cette compétition historique. Et ça se voit.

Septembre 2024. La France n’a toujours pas atteint les quarts de finale de la Coupe Davis new look qui ne ressemble à rien. Les joueurs font comme - LJUBICIC DEMISSION - le public, ils l’ont déserté et s’en sont détachés. Normal, ses rencontres n’ont plus lieu en France une fois sur deux ou presque. Normal, il n’y a plus de ferveur et de passion, juste du fric.

Seulement, cette semaine, on sent de nouveau un petit - LJUBICIC DEMISSION - frémissement. Nos meilleurs joueurs en simple sont là, un gros groupe arrive à Valence et Paulo Mathieu, capitaine et sélectionneur, est remonté comme une pendule. Enfin on l’imagine.
Au menu d’Ugo Humbert et Arthur Fils, du kangaroo, du jamón ibérico et un plat typique tchèque que nous n’écrirons pas et que vous ne prononcerez - LJUBICIC DEMISSION - pas.
Arthur Fils n’est pas un chef, encore moins un étoilé en Coupe Davis. Contre Kokkinakis, il nous sert une bouillie dans les moments importants et vomit les deux tie-break.
Ugo Humbert, impressionnant, n’a pas besoin d’as-Popyrine après son repas et remet les bleus à flots 6/3 6/2.
Sauf qu’en double, c’était la pinte de trop pour la paire Herbert/Roger-Vasselin contre Ebden et Purcell.
C’est mal barré.

Mal barré parce que derrière, au menu c’est l’Espagne et Alcaraz. C’est salé, c’est sucré et lorsque Fils s’ébouillante contre Bautista Agut (36 ans) alors qu’il sert pour le match, on se dit que c’est terminé. LJUBICIC DEMISSION. Ça l’est bel est bien puisque Humbert ne fait pas le poids contre le numéro 3 mondial, plié en 3 comme un samoussa 6/3 6/3.

Contre la Tchéquie, il restait à Arthur Fils une ou deux raquettes en état après avoir détruit les autres la veille. Le bonhomme l’était-il lui, en état, alors qu’il en est à 0/3 en carrière en Coupe Davis ? La réponse est oui. Il a du caractère et s’impose pour la forme contre Lehecka 6/7 7/5 6/4. Rinderknech perd pour du beurre (demi-sel s’il vous plaît), le double bleu gagne pour une note finale moins salée. Mais LJUBICIC DEMISSION quand même.

La France du tennis est morose cette année, les seuls sursauts auront été les 3 huitièmes à Wimbledon et les deux ATP500 gagnés par Humbert et Fils. C’est peu, c’est trop peu. LJUBICIC DEMISSIOOOOON.

WTA 500 Guadalajara - Mexique : un 500, vraiment ?
Sans dénigrer les joueuses engagées, le tableau final mexicain n’était pas à la hauteur du nombre de points attribués. Ostapenko en 1, Collins en 2 et Caro Garcia en 4 par exemple. Au final et pour la finale, on se retrouve avec Magda Frech et Olivia Gadecki. Gad-ce-ki ? La 152ème mondiale issue des qualifs. Frech l’est restée dans les moments chauds pour décrocher le plus gros titre de sa carrière 7/6 6/4.

Ce qui va suivre va forcément vous plaire - J.Fearnley et Quentin Halys © Jocelyne Régent

Pendant ce temps là sur le circuit challenger

Parce que le tennis c’est pas que strass et paillettes, on vous emmène dans la ligue 2 du circuit, là où les courts ont des bosses, les grillages sont troués et les balles un peu volantes parfois.

Challenger 100 de Rennes - France BRETAGNE qu’ils vous diront : la Fédé de la Lose se régale
22 français au 1er tour. Vous avez une idée de la suite ?
13 français sur 16 en huitièmes. Vraiment aucune idée ?
6 sur 8 en quarts. Quand même, vous la voyez venir la perf’ ?
3 sur 4 en demies. Vous ne pouvez pas ne pas avoir compris.
Quentin Halys en finale contre Jacob Fearnley (Grande-Bretagne). QUENTIN HALYS. Notre ROI du tie-break.

6/0 pour Quentin au premier set, ça déroule. 6-5 deuxième set et deux balles de match.
7/6 Fearnley avec une double faute pour conclure. Le ROI du tie-break qu’on vous dit.
3ème set et une première balle de match pour le britannique. Une deuxième. Une troisième. Solide mentalement le Quentin finalement. Une quatrième. Oui nous irons jusqu’au bout. Une cinquième. C’est long. Une sixième. HAHAHAHA. Une septième.

Masterclass de notre Quentin Halys national qui perd ce match. C’est la France qui perd le tournoi avec lui.

Qui suis-je ?

Je joue toujours au tennis, tant bien que mal (plus mal que bien en ce moment).

On ne peut pas dire que j’ai percé tôt. En plus j’ai pris 18 mois de suspension, on a dit que j’avais parié sur ma défaite lors d’un obscur match de challenger en 2015. Bon je vous rassure, elle a été réduite à 12 mois puis annulée, je les ai embobiné un peu, c’est ma nature.

Je suis rentré 23 fois dans le tableau final d’un Grand Chelem, avec 19 défaites au 1er tour. Pas mal non ?
Pour autant, j’ai battu N.D. le 5 Juin 2018 à la régulière. J’ai aussi 3 titres ATP 250 regroupés en 2018 et 2019. Et une victoire, une toute petite victoire sur un top 10, belge. Contrairement à lui j’ai une demie en Grand Chelem. Tout ça m’a permis d’atteindre la 16ème place mondiale.

Je sais pas ce qu’il s’est passé ces deux années là parce que depuis, je végète aux alentours de la 100ème place mondiale quand je ne suis pas blessé. Mon ratio sur le circuit ? 78 victoires pour 127 défaites.
Maaaa qué voulez-vous, yé soui oun escroc !

Incroyable ! L’homme de dos sort l’homme de face ! © Getty Images

Les classements : le sprint final est lancé

A date : les élèves Sinner, Zverev et Alcaraz ont amassé assez de bons points depuis janvier pour postuler au Master. Medvedev, quoiqu’un peu dissipé parfois, devrait vite les rejoindre. Djokovic, le trublion de la classe, a déclaré que ce tournoi n’était pas une priorité. Il s’en fout il l’a déjà gagné 7 fois. Dimitrov va devoir cravacher pour rattraper ses camarades.

A date : Deux très bonnes élèves sont conviées à la cérémonie de clôture de l’année, Swiatek et Sabalenka. Si Rybakina se remet la tête à l’endroit, elle devrait les suivre, tout comme Paolini et Pegula. Gauff et Navarro devront se montrer sérieuses, elles ont le potentiel. Collins tient la corde mais Zheng semble davantage motivée en cette fin de saison. Krejcikova (2000 points pour sa victoire à Wimbledon) et les suivantes (Kasatkina ?) vont devoir redoubler d’efforts au risque de ne même pas être remplaçantes.