L'actu tennis des 500èmes mondiaux le temps d'un week-end
Villiers-le-Bel, son club de tennis champion de France féminin et Ärsenik
Le top 100 en vacances, il n’y a rien à se mettre sous la dent en attendant le début de la tournée Océanique fin Décembre/début Janvier… C’est faux ! Il y a une vie derrière le top 100, le tennis ne s’arrête pas à Federico Coria. Surtout que vous êtes incapables de citer LE fait de gloire de “Fede”. Mais sans doute capables de citer l’une des plus belles perfs en carrière du 101ème cette semaine. (Pssssst, c’est #LaPouille le 101ème).
Alors pour votre gouverne, samedi dernier c’étaient les finales des Championnats de France Interclubs 2025 à Colomiers et Service à la Cuillère était présent. Colomiers, c’est à côté de Toulouse pour ceux qui auraient éventuellement des regrets d’être passés à côté de l’information. Ou qui sont mauvais en géo.
Et c’était une belle fête sans fausses notes, de 9h à 21h.
Les interclubs, c’est un évènement incontournable marqué d’une croix rouge dans le calendrier de joueurs et joueuses parfois (souvent) méconnu.es et délaissé.es. Parce qu’il y a un peu d’émotions à vivre et d’argent à se faire.
Samedi dernier, c’était samedi de gloire pour les Tennis Club de Quimperlé et Villiers-le-Bel. Pas Quimper et ses 60 000 habitants non. Quimperlé, ses 12 000 habitants, son tennis club, et ses bruyants supporters débarqués à Colomiers pour encourager leur équipe cosmopolite. Pas le TC Paris, non, mais bien le club de la banlieue parisienne du Val d’Oise accompagné d’un Calbo (groupe de rap Ärsenik et frère de Lino) complètement possédé en tribunes. Villiers-le-Bel représente.
A l’US Colomiers Tennis s’est rendue la clique de Doudou Vasselin, Richard Gasquet (ben ouais Gasquet oh !) ou encore Hugo Grenier sous les couleurs de Villa Primrose. Ils ont du ferrailler contre l’internationale de Quimperlé emmenée par l’insatiable hongrois Szombor Piros, l’invincible Grégoire Jacq ou l’offensif ukrainien Vitaliy Sachko.
Etaient présentes et bien présentes pour Villiers-le-Bel la très solide Julie Belgraver, la polonaise Weronika Falkowska ou Léa Tholey et son très beau toucher de balle. En face, Eaubonne avait dans ses rangs, s’il vous plaît, la grecque ex-97ème mondiale Valentini Grammatikopoulou et Emeline Dartron en tant que n°1.
Et là vous allez monter sur vos grands chevaux en vous offusquant. “Mais quoi, on parle des championnats de France et la moitié des joueurs et joueuses sont étrangers, non mais ça veut dire quoi ???” Ou la variante “ça ne ressemble à rien !!!”.
Vrai. Les clubs peuvent recruter à l’international pour essayer de gagner ces championnats. On aime ou on n’aime pas. Mais c’est comme ça.
L’argument du “Mais pourquoi ce ne sont pas des régionaux, des locaux de l’étape qui représentent le club?” tombe sous le sens, ça rajouterait du piment et peut être une motivation supplémentaire pour certain.es. Pour autant, les internationaux ne manquaient pas de motivation pour gagner et faire gagner l’équipe. Vraiment pas. Ils jouent le jeu à fond et c’est plaisant. Richard Gasquet, qui n’est pas obligé de se farcir ça à 38 ans et devoir jouer ses revers à deux mètres de spectateurs debout en train de le filmer, non plus. Au contraire, c’était le point rageur et les dents serrées qu’il a… perdu son simple et son double. Et il était vraiment, vraiment vexé. Pour ces joueurs et joueuses qui luttent aux alentours des 300, 400 ou 700ème places mondiales, même s’ils sont hongrois.e, ukrainien.ne ou suédois.e, ça compte, à la hauteur du chèque d’engagement qui n’est pas négligeable à ce niveau. Et c’est comme ça.
Service à la Cuillère ne se mouille pas ? Allez, on aimerait être un peu chauvin et réclamer du local de l’étape de chaque côté du terrain, c’est vrai. Sans être certain de l’engouement des concern.ées ni des clubs à mettre en avant. Et puis, c’est assez drôle et touchant de voir un ukrainien 391ème à la chaussure trouée (véridique) fêter la victoire avec le président du club de Quimperlé.
Ici ERV et Gasquet. Les légendes ne sont pas celles que vous pensez… ©Thierry David/SudOuest
Côté résultats du coup, ça a donné quoi ?
Villiers-le-Bel, malgré une défaite lors du premier simple, a aligné 3 victoires sur les 3 simples suivants pour prendre le large et conclure dès le 1er double face à Eaubonne. Julie Belgraver a été impériale en simple n°1 et en double pour faire soulever au TCVB le premier trophée interclubs Pro A de son histoire.
Quimperlé, petit poucet lors de la phase de poules et sorti de celles-ci à la surprise générale pour rallier les finales, a continué sur sa lancée face à Villa Primrose (Bordeaux quoi). Alors même que le club breton était privé de ses 4 meilleurs joueurs (Kovalik, Choinski, Misolic et le local Guinard) !
Le grand bonhomme de la journée, c’est Grégoire Jacq, classé… pas classé. Il est -4/6 (mais 332ème en 2018), véridique, et s’est permis le luxe de dominer d’entrée un Eliott Benchetrit (26 ans et ex top 200) complètement à côté de ses pompes 6/2 6/3. Eliott Benchetritus. Folie. Szombor Piros a lui aussi créé la surprise en renversant Richie Gasquet en dernier simple. Ce qui fait qu’avant les doubles, Quimperlé menait 3/1 et avait deux balles de titre. Le premier double a été perdu mais Sanders et Jacq, encore lui, ont réussi à renverser la paire Roger-Vasselin/Gasquet lors du match décisif 6/7 7/6 10-8.
Deuxième titre pour Quimperlé, après celui de 2013. Et tellement inattendu face à l’armada primrosienne.
… la vraie légende c’est Grégoire Jacq -4/6t sponso Bigard ©André Ferreira/FFT
On vous a pas dit pour Federico Coria. Il a battu l’idole Albert Ramos-Viñolas en demies du 250 de Cordoba.