Service à la Cuillère

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis en format court, décapant avec une touche d'humour. Les secrets de la petite balle jaune n'en seront plus pour vous au fil des semaines.

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Par Alex Chang
26 sept. · 5 mn à lire
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Ceci n'est pas un résumé de la Laver Cup (un peu quand même)

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis

Sommaire

  • Si tu étais débordé.e ces derniers jours : Les chinois se réveillent, un ancien vainqueur de Grand Chelem s’éveille. Ou bien est-ce le contraire…

  • La balle de Cristal : ce que vous ne savez pas encore… parce que ça ne s’est pas encore passé. Pékin et Tokyo sont à l’honneur.

  • Mais où est-il passé ? : Il a-vait disparu de la circulation depuis un moment, à la recherche de sa gloire d’antan... Marin Cilic est toujours comme un poisson dans l’eau.

  • Retour sur la Laver Cup : Parce qu’il le faut et puis objectivement…

Réponse du “Qui suis-je ?” de la semaine dernière :
Je suis italien, j’ai atteint à la surprise générale la demi-finale de Roland Garros 2018 en battant successivement et en 4 sets Carreño Busta, Goffin et Djokovic. Mais pas Dominic Thiem. Je risquais de marquer deux jeux seulement en finale contre Nadal. Et puis voilà, c’est à peu près tout ! Je suis Marco Cecchinato, oui c’est moi !

Aujourd’hui je galère contre le 528ème. Comme Benoît Paire. © Ian Langsdon EPA-EFE

Si tu étais débordé.e ces derniers jours…

ATP 250 Hangzhou - Chine : Cilic con carne
Le sens du timing. Incroyable retour que celui de Marin Cilic dont on se demandait justement où était-il passé (voir la rubrique “Mais où est-il passé ?”). Logique. Eh bien le Cilic n’est pas encore avarié. Plutôt dur à mâcher. A Hangzhou, Marin nage à contre courant, fait fi des pronostics et finit par triompher. Une victoire notable sur un Naka-su-shima pourtant en pleine bourre et 2 tie breaks parfaitement maîtrisés face Zhizhen Zhang viennent ce mardi conclure une semaine (ça n’a pas de sens mais l’ATP s’en fout) sur la plus belle des notes. Cilic a encore de l’appétit.

ATP 250 Chengdu - Chine : Juncheng-du Shang
La Chine du tennis masculin s’éveille et elle a bien fait d’attendre. Il fallait pourtant se lever tôt pour deviner que Juncheng Shang gagnerait à Chengdu son premier titre à seulement 19 ans et des poussières. Les poussières, il les a caché sous son lit comme il a balayé ses adversaires. Le jeune gaucher a d’abord battu le représentant du soleil levant Nishikori. Safiullin et Bublik, en pleine torpeur, n’ont pas réagi, pas plus qu’un Hanfmann fatigué en demies. Plein de confiance et en totale maîtrise de son jeu, il s’est levé du bon pied pour triompher de Musetti, en pantoufles dans le second set 7/6 6/1. S’il ne se repose pas sur ses lauriers, on va le voir grimper haut celui-là.

WTA 500 Séoul - Corée du Sud : Beatriz Haddad Maia dard-dard
Séoul n’est pas seulement une fourmilière. C’est aussi une ruche qui a trouvé sa reine. Haddad Maia a éliminé toutes ses adversaires pour finalement régner sur Séoul. Elle a butiné, piqué et butiné encore jusqu’à ce que Kasatkina, pourtant pas la dernière à bourdonner, n’en puisse plus 1/6 6/4 6/1. Drôle de samedi où l’ensemble des quarts et des demies se sont joués sur la journée. La brésilienne en a profité pour battre coup sur coup les sœurs Kudermetova alors que Kasatkina volait dans les jupes de Raducanu et Shnaider.

WTA 250 Hua Hin - Thaïlande : Siegemund nouveau
On attendait Yastremska, Siniakova ou au moins l’une des deux Wang. Que nenni à Hua Hin avec la présence en demies de, tenez-vous bien, Siegemund, Masarova, Hartono et Hontama. Classement moyen sur le tournoi : 132. La première citée (36 ans) gagne finalement contre la 3ème 6/3 6/3. Vous allez retenir plus facilement leur nom de cette manière.

Juncheng Shang. Habituez-vous à lui © Getty Images

La balle de Cristal

ATP 500 Beijing - Chine : Jannik Chinner pour la passe de deux ?
Le tenant du titre : Jannik Sinner. C’est à partir de ce tournoi que la machine italienne s’est mise en route l’année dernière avec une première victoire sur Medvedev 7/6 7/6.

Infos et enjeux : “Y a pas un pékin !” En l’occurrence si, et même plusieurs. Les grosses et fortes têtes vont en passer une dans la capitale chinoise pour se jauger avant Shanghai. On parle de Sinner, Alcaraz ou encore Medvedev et Rublev. D’accord, Rublev est de trop. Et sinon, Alcaraz - Mpetshi Perricard et Medvedev - Monfils. Les jeunes pousses françaises risquent de ne pas faire long feu à Pékin.

Le favori : personne d’autre que le numéro un mondial malgré une pause de 3 semaines
La pièce : Grigor Dimitrov-ieux ? Sûrement pas !

ATP 500 Tokyo - Japon : Cachés mais pas trop
Le tenant du titre : Ben Shelton avait fait des trous toute la semaine pour gagner son 1er ATP 500 contre Karatsev.

Infos et enjeux : Tokyo c’est un peu la planque des joueurs qui ont besoin de points pour la course au Master tout en évitant de croiser les gros poissons plutôt présents à Beijing (y a un plus gros prize money en Chine). On vous voit les Fritz, Hurkacz, Tsitsipas, Ruud ou de Minaur. A surveiller du coin de l’œil le 1er tour vintage Nishikori-Cilic, wild-card contre classement protégé. Et finale de l’US Open 2014. Ainsi qu’un Fils-Fritz. On va se marrer la semaine prochaine dans “Du côté des français”.

Le favori : Hurkacz pour démarrer sa collaboration avec Agnieszka Radwanska du bon pied.
La pièce :
on vous prévient, ce sera Ugo Humbert chaque semaine jusqu’à la fin de l’année. Sauf à Metz.

WTA 1000 Beijing - Chine : Sabalenka reprendra-t-elle le pouvoir ?
La tenante du titre : Iga Swiatek. Elle le sent moins bien cette année et a préféré déclarer forfait.

Infos et enjeux : en l’absence de la polonaise, Aryna qu’à bien se tenir pour récupérer le fauteuil de reine du jeu. Sabalenka doit gagner le tournoi pour dépasser Swiatek au classement. Rybakina et Collins ne seront pas là pour l’embêter et on voit mal qui d’autre voudrait s’y risquer.

La favorite : On l’a dit juste au dessus.
La pièce : Qinwen Zheng. S’imposer à la maison en tant que championne olympique, ça en jetterait.

“Je vais les avaler toutes crues” © Frederic J.Brown/AFP

Cilic, le Marin veut encore pêcher du gros poisson

Il y a 10 ans déjà Marin Cilic repartait de New York avec la plus grosse prise de sa carrière, au nez et à la barbe du Big Four. Dans ses filets, une victoire à l’US Open 2014 avec une déculottée infligée à Roger Federer 6/3 6/4 6/4 en demies et une finale gérée 6/3 6/3 6/3 face à Nishikori. La plus grosse surprise de l’ère Federer-Nadal-Djokovic à n’en pas douter.
Il a plutôt bien mené sa barque ensuite avec deux autres finales à Wimbledon 2017 et l’Open d’Australie 2018, mais aux résultats différents. Elle lui est restée là cette demie à Roger…
Une place de numéro 3 mondial, un M1000 à Cincinnati, Marin la pieuvre était à la fin des années 2010 un morceau de premier choix sur le circuit.

Sauf qu’on le sait, la pêche intensive a ses limites quand on ne s’appelle pas Novak. Les blessures sont arrivées, Marin a du arrêter de torpiller ses adversaires en 2020-21, avant de sortir la tête de l’eau à Roland Garros 2022 avec une demie surprise.
Et puis rebelote avec un ménisque qui s’écaille début 2023. Echoué sur un banc de touche sable toute l’année, il tente un retour début 2024. Oui mais non. Il repasse par la case rafistolage en milieu d’a-p-nnée et amorce son retour depuis 3 semaines sur les challengers. D’abord celui de Manacor puis Cassis. Une victoire sur Ugo Blanchet, une deuxième sur un autre disparu en mer Kyle Edmund, avant de se faire stopper en quarts par un colombien. De toute manière derrière c’était Richard Gasquet, Marin n’avait aucune chance.

A 35 ans, le croate annonce qu’il a encore faim. A lui de nous montrer qu’il sait encore nager, et pas seulement eaux troubles.

Edit : admirez ce timing. Marin Cilic use mais n’abuse pas de son classement protégé. Ce vieux loup de mer gagne l’ATP 250 d’Hangzhou avec une victoire sur Nakashima, 39ème mondial en pleine bourre puis Zhang 7/6 7/6 en finale. Il était 777ème mondial, soit le vainqueur le plus mal classé de l’histoire.

“Plus que 212 mecs devant moi au classement” © CTK/IMAGO

Retour sur la Laver Cup : une super machine ?

La machine à Laver Cup semble devenir un évènement incontournable du circuit au fil des années. La création de Roger Federer a trouvé le bon adoucissant pour faire venir les têtes d’affiche du circuit.

Avec tambour et trompettes, le format de 4 matchs dont un double par jour avec des matchs qui valent plus de points le samedi puis le dimanche que le vendredi fait consensus. Au point que les joueurs eux-mêmes y voient plus une compétition qu’une exhibition entre les Teams Monde et Europe.

Les joueurs, lessivés de leur été particulièrement demandeur en terme d’énergie, ont pour autant du mal à refuser ce qu’on appellera compétition spectacle. Les tâches tenaces dans les têtes de Fritz, Zverev ou Tsitsipas se sont évanouies l’espace de 3 jours, avec des victoires presque convaincantes pour certains. Alcaraz dit qu’il en ressort régénéré, sentant bon la lavande, avant de s’attaquer à l’humidité asiatique. Il sera alors intéressant de comparer l’état de fraîcheur dans 3 semaines entre lui et un Sinner qui en a profité pour se reposer. Parce que l’essorage n’est pas fini, loin de là. Au contraire, la température risque d’augmenter encore un peu. Et les tâches réapparaître s’il n’y a plus de lessive dans le moteur.

Avec tout ça on en oublierait le résultat de cette Laver Cup. Puisqu’on vous dit que ça compte !
En gros, Tabilo, Kokinnakis, Cerundolo et Dimitrov étaient là pour faire le monde ou le nombre. Medvedev n’a pas amélioré ses face-à-face contre ses concurrents. Alcaraz était le plus fort. Tsitsipas c’est pas… allez, le résumé qu’on en finisse.
Tabilo et Kokkinakis ont joué vite fait le vendredi avant que Cerundolo et la paire Fritz-Shelton ne prennent le relais pour terminer la première journée à 2 partout.
Le samedi aura été pour la team Monde avec la faillite de Zverev une nouvelle fois contre Fritz, de Medvedev (Tiafoe) et du double Tsitsipas-Ruud qui a pris la fuite 1/6 2/6 contre Shelton-Tabilo. 8-4 Monde USA, l’écart était fait…
Sauf pour Alcaraz qui a pris les choses en main le dimanche. Une victoire en double avec Ruud, avant que Medvedev, pas dans son assiette ce WE décidait de perdre contre Shelton. Histoire de mettre un peu plus de piment alors que ça ne manquait déjà pas de sel. Zverev, devant son public (ah oui, c’était à Berlin), remet les pendules à l’heure contre Tiafoe et laisse le soin à Alcaraz de briller contre Fritz pour ramener le trophée à sa team, 13-11 score final, point final.

Non, pour de vrai c’est pas mal comme week-end. Même sans Federer, Nadal, Djokovic, Murray et des larmes, beaucoup de larmes.

Saurez-vous retrouver les 27 titres de Grand Chelem en simple sur cette photo ?
Indice : Tsitsipas et Zverev n’en ont pas.