Le tennis en décalage horaire
Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis
Sommaire
Le fil rouge de la semaine : Le déroulé au jour le jour avec des résultats qui nous intéressent. Ou pas.
La balle de cristal : Si vous avez la flemme de détailler les tableaux de cette semaine, lisez ceci.
Pendant ce temps sur le circuit challenger : Eux aussi ont le droit à leur heure de gloire.
Le marché de l’emploi : Si vous voulez voir du pays, postulez ça ne coûte rien et il y a des opportunités.
Mais où est-il passé ? : Hyeon Chung, le coréen le mieux classé de l’histoire. Le plus blessé aussi.
Réponse du “Qui suis-je ?” de la semaine dernière :
Coucou mes follolowwwws, c’est Genie Bouchard ! Un peu déçue si vous ne m’avez pas reconnue la semaine dernière mais pas grave, j’ai assez d’abonné.es sur insta pour me rassurer sur ma faaaame. Je vous garantis pas de refaire demies en Australie, à Roland puis finale à Wimbledon comme il y a 10 ans mais contre quelques likes supplémentaires je veux bien essayer :)
Le fil rouge de la semaine
Mercredi 2 Octobre
ATP Shanghai : Adrian Mannarino prend un 6/0 au 3ème contre Zvajda. Vilain ça. Cazaux, Monfils, Rinderknech et Muller assurent en revanche.
WTA Pékin : Huitièmes de finale tranquilles pour l’artiste Muchova, la délicate Sabalenka, la placide Andreeva et la tornade Zheng.
Jeudi 3 Octobre
ATP Shanghai : ça parle moins français aujourd’hui. GMP et Gaston bégayent face à Stanimal et le terrible Munar mais Terence Atmane refait le coup de l’année dernière. Les joueurs forts arrivent demain.
WTA Pékin : Zhang, après 4 victoires, reprend ses bonnes vieilles habitudes et perd contre Badosa. Ratio de -24 sur les 28 derniers matchs, y a du mieux et gagne 345 places. Gauff passe contre Starodubtsewa. Ouf.
Vendredi 4 Octobre
ATP Shanghai : Ruud qui n’est pas fort en ce moment le prouve contre Vukic. Fortunes diverses pour les héros de Tokyo. Arthur Fils était trop fatigué, Humbert ne laisse rien passer contre Cazaux. Monfils adore jouer Baez. Muller (tout le monde) adore jouer Auger-Aliassime en ce moment. Tabilo efface Rinderknech.
WTA Pékin : On se répète mais Muchova est fantastique. Très très haut niveau et victoire contre Sabalenka qui ne sera pas n°1 mondiale tout de suite. Zheng est chez elle et le fait savoir contre Andreeva.
Samedi 5 Octobre
ATP Shanghai : Tous les favoris assurent. Pas Rublev. Il n’était pas favori cela dit. Djokovic reprend en deux tie breaks au contraire de Atmane qui perd en 2 tie breaks contre Fritz.
WTA Pékin : Coco Gauf renverse Paula Badosa 4/6 6/4 6/2 et retrouve la finale. Ce sera contre Muchova, en total contrôle contre Zheng 6/3 6/4 qui découvre le très très haut niveau avec la tchèque. Oui on est fan.
Dimanche 6 Octobre
ATP Shanghai : Des matchs serrés mais Sinner, Alcaraz, Medvedev et Paul s’en sortent. C’était plus facile à dire qu’à faire. Medvedev se plaint des balles qu’il n’arrive pas à accélérer. Il a sans doute raison en plus…
WTA Pékin : Coco Gauff pouvait pas virer Brad Gilbert un peu plus tard non ? Histoire que Muchova gagne son 2ème et plus beau titre. L’américaine retrouve le sourire 6/1 6/3. Pas nous.
Lundi 7 Octobre
ATP Shanghai : Journée dégueu comparé à la veille. On rejettera la faute sur la pluie. On parle de victoires de Cobolli, Giron, Griekspoor… Des têtes de série tombent et il s’agit de Khachanov, Musetti et Thompson.
WTA Wuhan : Début d’un nouveau M1000 et c’est déjà fini pour Burel et Parry. Samsonova n°11 et Shnaider n°12 rentrent en Russie plus tôt que prévu. Vivement la fin de saison.
La balle de cristal
ATP 1000 Shanghai
Bon alors, que va donner Shanghai, qui se termine dans à peu près 85 jours ?
On n’a pas envie de voir un affrontement Alcaraz-Sinner avant la finale et eux non plus. Disons donc que le trublion Medvedev, un peu chafouin pour le moment à Shanghai, va infliger une défaite surprise à Sinner en quarts. Qui voit sérieusement Sinner perdre contre Shelton et Medvedev contre Tsitsipas en 8èmes ?
Pour autant, Alcaraz, qui va se venger de Monfils à Cincinnati, va assurer contre Paul avant d’énerver Medvedev, comme à Pékin.
De l’autre côté, ça paraît très équilibré, voire même illisible. Difficile de dire qui est le moins mal entre Rune, Fritz, Zverev et… Djokovic. A ce petit jeu là, est ce que Dimitrov, Mensik (il va falloir en parler de celui-là) ou Goffin sont prêts à reprendre le flambeau ? Non. Allez si, pour le beau jeu, Dimitrov. Ce dernier va ramener l’étudiant Mensik à ses cahiers et va faire le grand écart en envoyant Novak en maison de repos.
S’il faut en sortir un, allons pour une fois sur Rune. Le danois donne l’impression d’avoir la tête sur les épaules et envie de gagner. Ce sera d’abord Fritz, puis Zverev, puis Dimitrov.
Vous le croyez vous, une finale entre Rune et Alcaraz ? C’est pourtant ce qui va se passer et vous ne serez pas surpris du résultat. Alcaraz dompte une nouvelle fois Rune, facile.
WTA 1000 Wuhan
Il y en a une qui est énervée, vraiment énervée. Et quand Aryna Sabalenka n’est pas contente, elle fait beaucoup de bruit et frappe très fort dans la balle. Ça tombe bien, Wuhan est là pour ça. Et cerise sur le gâteau, Muchova, sa bête noire, prend un peu de repos.
Le truc c’est que sa route paraît quand même semée d’embuches. Siniakova, Vekic, Navarro puis Gauff, ça peut être un peu indigeste. Mais rien d’impossible pour la biélorusse.
A noter la rencontre fratricide entre les sœurs Andreeva au 2ème tour. Erika, la plus âgée, commence à se faire un nom alors que Mirra elle, on connaît déjà son prénom, à 17 ans et 17ème mondiale.
On ne va pas se mentir, la partie haute du tableau a l’air un peu plus intéressante que le bas.
S’il y en a une à surveiller, on mettra une pièce sur Anisimova, qui semble sur le retour et c’est une bonne nouvelle.
Pendant ce temps sur le circuit challenger…
Parce que le tennis c’est pas que strass et paillettes, on vous emmène dans la ligue 2 du circuit, là où les courts ont des bosses, les grillages sont troués et les balles un peu volantes parfois.
Challenger Open de Vendée - Mouilleron le Captif : Lucas dé-Pouille Halys
Quand Jacob Fearnley n’est pas là, les français dansent.
La terreur britannique des challengers a décidé de déclarer forfait en Vendée et c’est pas plus mal pour Gasquet, Escoffier, Mayot et autres. Quentin Halys, notre préféré, qui n’aura joué et gagné qu’un seul tie break cette semaine atteint la finale et fait respecter son statut de tête de série n°1. En finale le rejoint ce bon vieux Lucas Pouille, qui va revenir dans le top 100 bientôt et qui est de nouveau de plus en plus régulier. Ça s’est vu puisque Lucas gagne 6/4 6/4 son deuxième challenger de l’année.
Challenger de Tiburon - Etats-Unis : Basavareddy donc c’est qui lui ?
Voilà un petit jeune US de 19 ans qui gagne son premier challenger contre Spizziri et rentre dans le top 200 (199ème). Il bat notamment notre vieille connaissance la légende Bernard Tomic. On note également la demie de Learner Tien, 18 ans et 148ème mondial. Il apprend vite, on en reparlera.
Challenger de Buenos Aires - Argentine : Fin de saison pour les argentins
Les surfaces rapides, très peu pour eux. Les M1000, rien à faire. Les argentins ont préféré rentrer au pays et gagner des challengers. A ce petit jeu, Francisco Comesana a maté (haha) Federico Coria. Enzo Couacaud était là. Mais très rapidement. Comme d’habitude, le bolivien Hugo Dellien était en demies. Pas plus.
Challenger de Braga - Portugal : Moller a fini par tomber
Le colombien Daniel Galan a fini par arracher Elmer Moller qui aura fait un superbe parcours pour un qualifié. Mais nous ce qu’on retiendra c’est la présence d’Albert Ramos-Viñolas, notre star à nous, increvable, inusable. Il atteint les demies avant de se faire mâcher 7/5 7/6 par le danois de 21 ans.
Challenger de Villena - Espagne : Ça va être long à écrire…
Flemme alors on n’écrira qu’une seule fois leurs noms. Kamil Majchrzak s’est imposé contre Nicola Moreno de Alboran. Ceci étant dit, il est bon de voir Jiri Vesely lutter toujours et perdre souvent. Constant Lestienne n’a pas abandonné mais n’a pas brillé non plus contre le finaliste. Martin Landaluce, l’espagnol prometteur de 18 ans est allé jusqu’en demies en mettant Hugo au Grenier.
Le marché de l’emploi
Ils pointent à Pôle Emploi
Tomasz Wiktorowski.
Il ne fait pas bon être entraîneur de polonais en ce moment, ils ont la gâchette facile. Après Hurkacz, c’est ni plus ni moins que la n°1 mondiale Iga Swiatek qui a décidé de remercier Wiktorowski après 3 ans de très bons et loyaux services. Quand on regarde en arrière c’est une place de reine du circuit, une palanquée de titres dont 4 en Grand Chelem sur cette période. Ça doit faire plaisir après avoir entraîné Radwanska qu’il a emmené à la 2ème place mondiale et aucun titre en majeur. Est ce que pour autant il va toucher un moment les allocs ? Pas sûr, Hurkacz n’a pas encore trouvé chaussure à son pied…
Petar Popovic.
On vous voit et on vous rassure les fans de NBA et des Spurs. Rasseyez vous, on parle bien de Petar, pas Greg. Ça rassure également Pôle Emploi qui aurait eu un trou dans le budget alloc versées autrement. Après 2 années de montagnes russes, Coco Moutet et son drôle de coach Popovic ont décidé de prendre des chemins différents. C’était une drôle de collaboration entre les deux, avec un poignet droit abîmé qui a fait que le français a joué un an avec un revers une main. Petar va devoir trouver un autre oiseau à entraîner. Il a besoin de s’amuser Petar, autant en trouver un drôle. Bublik ? Shapovalov ? Gaston ?
C’est le retour de l’oseille
Benjamin Ebrahimzadeh.
Pôle Emploi a intérêt d’être au clair administrativement avec l’irano-allemand. Un jour coach de Thiem, un autre de Wawrinka, on le retrouve cette fois et pour le moment uniquement en Asie dans les bagages de Holger Rune. De toute manière, au rythme auquel il vire ses entraîneurs celui-là, autant faire de l’intérim sur 40 jours. C’est plus sûr. C’est même un miracle d’écrire ces lignes, leur collaboration ayant commencé par une défaite à Hangzhou contre le 160ème mondial de 32 ans, Yasutaka Uchiyama. Pour un 14ème mondial avec la gâchette facile, c’est chaud. Heureusement la demie à Tokyo a rattrapé un peu le truc.
Sam Sumyk.
De bon augure pour la France du tennis ? Sam Sumyk, breton comme tout le monde le devine, reprend du service et c’est avec un français qu’il a décidé de s’unir. Et ça, on aime. Parce que Sam, il a 4 tournois du Grand Chelem dans son armoire. Ce n’est pas vraiment son armoire mais quand même. L’ancien coach de Vika Azarenka et Garbine Muguruza, anciennes n°1 mondiales et vainqueurs de Majeurs, a accepté de suivre Arthur. Lequel d’Arthur vous me direz ? Eh bien c’est Cazaux qui chope le gros lot. Une collaboration qui fait plaisir et surtout qui est de bon augure. Sumyk doit vraiment croire à son potentiel pour être partant.
Il est en vacances tous frais payés
Kenneth Carlsen.
On continue avec Holger Rune : “Kenneth Carlsen est au Danemark et prend des vacances. Si vous voulez rester au top en tant qu’entraîneur, vous devez prendre des congés”. C’est vrai ça, ils ont le droit de prendre du bon temps eux aussi. Trop sympa Holger. Le coach officiel se ressource donc chez lui pour sans doute revenir au top en Australie début 2025. Ça c’est sur le papier. Si ça se trouve il a reçu une lettre du dirlo avec une convocation en prévision d’un prochain licenciement. Curieux d’en connaître la raison invoquée dans ce cas là.
Hyeon Chung-ry a toujours faim
Toute la Corée l’espérait. La Corée du Sud s’entend. Hyeon Chung a aujourd’hui 28 ans. 28 ans mais tout le monde est resté bloqué à 21 pour lui. Son corps et son palmarès aussi. C’était en 2018 et il était l’un des fiers représentants de la Next Gen, celle des Medvedev, Zverev, Tsitsipas, Rublev. Celle qui n’a qu’un titre du Grand Chelem.
Fin 2017, Chung joue et joue assez bien pour gagner la première édition du Masters Next Gen, au nez et mais pas à la barbe (trop jeunes) de noms assez connus. Il a notamment fait dans le russe avec des victoires sur Daniil Medvedev en demi-finale et Andrey Rublev en finale.
Arrive l’Open d’Australie 2018 et c’est le court des miracles. Au 2ème tour, c’est de nouveau Medvedev et le résultat est le même 7/6 6/1 6/1. Zverev, déjà 4ème mondial, découvre vraiment qui est Chung en prenant un 6/0 au cinquième set. S’amène alors un Djokovic de retour de blessure en 8èmes. De retour de blessure et on ne parle pas de Chung. C’est drôle. Incroyable dans les moments importants (c’est encore plus drôle on ne parle pas de Djokovic), Chung bat son clone et maître des lieux 7/6 7/5 7/6 en 3h21. Tennys Sandgren, oui oui, ne fait pas le poids non plus en quarts.
C’est en demies et contre Federer que la véritable histoire de Chung commence. Et elle est aussi moche que ses pieds ce jour là. Chung doit abandonner à cause d’ampoules au pied. Suivront des quarts encourageants à Delray Beach, Indian Wells et Miami.
La suite n’est qu’une succession de blessures en tout genre. A la jambe, au pied, au poignet et au dos… Il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent en 2019. C’est le poignet puis le dos qui lui font faire deux années quasi blanches en 2020-21. 2022 n’est pas un meilleur cru. Il ne fait son retour qu’en avril 2023. Si on fait les comptes, ça fait 2 ans et demi d’absence en simple d’un tournoi. On se dit, et lui aussi, que le plus dur est passé et qu’il va revenir. Et rebelote, encore un an d’absence. On le retrouve enfin, au fin fond d’un M25 à Sapporo - Japon. Une défaite qui ne compte pas. Cap ensuite sur Takasaki il y a 3 semaines, un ITF un peu plus relevé où Hyeon enchaîne deux victoires d’affilée, notamment contre le 490ème mondial. Il bute contre le 296ème en quarts en prenant un set avant de prendre une bulle au 3ème. On ne lui a pas demandé mais ce doit être encourageant pour lui. Si tout va bien on revoit le coréen et ses lunettes à Taipei cette semaine.
Revenir dans le top 100 serait un incroyable exploit mais 21 ans c’est encore jeune. 28 ans aussi.
