Jasmine Paolini, un sourire d'1m58 ou à peu près

Chaque semaine, un résumé à la volée de l'actu tennis

Service à la Cuillère
6 min ⋅ 21/05/2025

Sommaire

  • Master 1000 de Rome : Jasmine des bons jours, Alcaraz empereur à la place de l’empereur

  • Sinner - Alcaraz : c’est qui le plus fort ?

  • Pendant ce temps sur les challengers : quelle vie !

  • Les qualifs de Roland Garros : ce qu’il faut suivre et vouloir suivre

M1000 de Rome : Rome s’est faite en un jour

WTA Master de Rome : Mais combien mesure vraiment Jasmine Paolini ?

1m58 ou 1m63 ? Cinq centimètres qui ne font finalement pas grand différence. Jasmine est peut être petite par la taille, mais beaucoup plus grande par son talent, son sourire et bientôt son palmarès. Sur ses terres, l’italienne est allée décrocher son trophée, celui qui le revient presque de droit, comme la grande qu’elle est.
Pour ce faire elle a fait tourner en bourrique Coco Gauff (n°2) en finale 6/4 6/2. Ca n’a pas été son match le plus difficile de la semaine. Il faut plutôt aller chercher du côté des quarts (6/7 6/4 6/2) et de Diana Shnaider, de nouveau un peu plus en verve (effet Dinara Safina ?). Les Ostapenko et autres Jabeur ont été écartées plus facilement, de trois ou quatre revers de-ux mains.
Le parcours de Coco Gauff a lui été un peu plus ardu, la faute à Mirra Andreeva dès les quarts et Qinwen Zheng en demies.

Mais alors où sont passées Aryna Sabalenka, Iga Swiatek et Jessica Pegula ? La dernière c’est que vous ne vous y connaissez pas si vous l’attendiez en finale (ne le prenez pas mal).
Aryna Sabalenka a enfin courbé l’échine contre Zheng. Elle a donné l’impression de s’être levée du mauvais pied et a continué en marchant à l’envers toute la journée en quarts. Quant à Iga Swiatek, son corps est là, son jeu et son esprit sont ailleurs. Où, on ne sait pas, mais très loin de Rome et des courts. Elle a perdu d’entrée contre Danimal, Danielle Collins et sa joyeuse humeur toujours débordante.

ATP Master de Rome : Carlos Alcaraz, coup d’éclat et d’état

Qui est capable de coller 6/0 6/1 à Casper Ruud en quarts de finale de Rome aujourd’hui ? Personne ? Vraiment personne ? Si-nner. Pour son retour après 3 mois d’absence (de suspension quoi), le n°1 mondial a remis les points sur les -i- de presque tous ceux qu’il a croisé. Il a Navoné la planche contre l’argentin, n’a pas plié contre Cerundolo avant de plier Ruud. Contre Tommy Paul en demies il a eu un retard à l’allumage avant d’allumer l’américain 1/6 6/0 6/3.
Mais ce qui nous intéresse, c’est la finale. Parce qu’en face c’était Carlos Alcaraz. L’espagnol l’a dit et confirmé, il vit de cette rivalité contre l’italien. Il en a besoin pour se mettre au niveau. Sinon, il se fait chier le reste du temps.
Alors il a eu cette finale, et nous aussi. Le temps d’un set. Le temps d’en sauver deux balles. Et d’éteindre Sinner ensuite dans le deuxième. Carlos Alcaraz l’emporte pour la 4ème fois de suite contre Jannik Sinner 7/6 6/1, remporte Rome pour la première fois. Et se pose comme le favori à sa propre succession à Paris. A Porte d’Auteuil. A Roland Garros. Sur le Philippe Chatrier.

Et sinon ? Alexander Zverev s’est confondu en excuses, mais pas les bonnes, comme toujours. La faute cette fois-ci aux balles trop molles pour son jeu d’attaque (haha jeu d’attaque et Zverev, elle est bonne), et au jeu de Musetti trop défensif à son goût et qui n’invente rien. Lorenzo Musetti n’invente rien, vraiment ? C’en est confondant… et pas en excuses.
Tommy Paul en demi-finale de Rome. Pour une surprise c’en est une. Est ce qu’il glisse comme Alcaraz ? Non. Est ce qu’il gagnera Roland Garros un jour ? Non. Mais c’est vraiment bien de sa part en ayant battu Machac, De Minaur et Hurkacz.

Une carpe avec un bout de scotch sur la truffe gagne Rome. Ou bien est-ce Carlos Alcaraz ? ©sipa

Jannik Sinner - Carlos Alcaraz : c’est qui le plus fort ?

Jannik Sinner est le meilleur joueur du monde mais Carlos Alcaraz est plus fort que lui. Voilà, la rubrique est terminée, on peut passer aux résultats des challengers merci.
C’est peut être résumer un peu vite le sentiment qu’offre la rivalité entre les deux prodiges du tennis depuis plusieurs mois maintenant. Mais au gré de leurs affrontements depuis plusieurs mois maintenant donc, une tendance se dégage et celle-ci est un peu différente de l’hégémonie Sinner-ienne installée depuis… plusieurs mois maintenant.
Pour être un peu plus clair, Sinner a décidé de ne plus perdre contre personne sauf contre Alcaraz. Ce dernier a lui décidé de gagner quand sa chambre est bien rangée. Il gagne souvent quand ça compte mais fait toujours preuve d’une certaine irrégularité. Parce que son caractère le veut un peu, parce que son jeu le veut un peu aussi.
Le feu, la glace tout ça tout ça… C’est une image vue et revue mais qui colle parfaitement à Alcaraz et Sinner.

Tout ce qu’on sait à l’heure actuelle, c’est que les deux compères sont un peu seuls au monde lorsqu’ils le décident. Ils ont besoin l’un de l’autre pour performer. Jannik Sinner a atteint un niveau moyen délirant qui lui offre une marge énorme sur tous ses adversaires sauf un. Alcaraz. Qui, lui, ne joue jamais mieux que lorsqu’il a Sinner en face.
Tout ça c’est maintenant. A l’heure actuelle. Depuis quelques mois maintenant. Ils ont 22 (Alcaraz) et 23 ans, quatre et trois titres du Grand Chelem et leurs carrières n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. La réalité d’aujourd’hui n’est pas celle du lendemain tout ça tout ça. Bien malin celui qui sait qui partira à la retraite avec le plus de titres qui comptent vraiment. Bien malin celui qui sait comment vont évoluer les deux meilleurs joueurs de tennis en ce moment. Parce que non Alexander, tu n’en fais pas partie.
Alors c’est qui le plus fort ? Evidemment c’est Sinner. Mais pas tout le temps. Ni dans trois ans. Quoique.

“Qu’est ce que tu m’as manqué !” “Toi aussi, beaucoup” et nianiania ©APPhoto

Pendant ce temps sur les challengers…

Parce que le tennis, c’est pas que strass et paillettes, on vous emmène dans la ligue 2 du circuit, là où les courts ont des bosses, les grillages des trous et les balles sont parfois un peu volantes.

Challenger 175 de Bordeaux - France : GMP, Grand Massif Puissant
Ça a la tête d’un 250, le tableau d’un 250 mais ça ne donne que 175 points. 175 points qui vont dans la très grande poche de Gio Mpetshi Perricard qui a arrêté de perdre son service après des semaines vraiment difficiles. Il sera tout juste tête de série pour Roland Garros, bravo pour le timing. Mention bien également pour Terence Atmane qui devait encore se croire en Asie. Il s’arrête en quarts après un énorme combat contre Tallon Griekspoor. Ah d’ailleurs en finale Gio a mis fin au parcours du revenant Basilashvili.

Challenger 175 de Turin - Italie : Bublik redevient sérieux
Il va pas être bon de prendre celui là au 1er tour de Roland Garros s’il est bien luné. Alexander Bublik s’est montré concentré tout le long de la semaine. Comme quoi il sait jouer sur terre. Est ce qu’il aime jouer sur terre, c’est autre chose. Le fantasque kazakhe a Bu Yunchaokete en finale ainsi qu’Altmaier en demies.

Challenger 100 de Oeiras - Portugal : Cristian Garin enchaîne, ‘totion à lui
Lui aussi il faudra peut être s’en méfier s’il sort des qualifs. Parce qu’un chilien de 28 ans ancien 17ème mondial qui vient de gagner deux challengers coup sur coup, c’est pas le meilleur tirage du monde. Cricri revient en forme, Burruchuga et Krueger, ses deux derniers adversaires, peuvent en témoigner.

Challenger 75 de Zagreb - Croatie : Prizmic, Dino dit oui
Il était, chez les juniors, aussi fort que Jakub Mensik. Ralenti par une sacrée blessure, le croate de 19 ans est sur le chemin du retour. La tâche lui a été facilitée en finale par l’abandon de notre français Luca Van Assche, en pleine restructuration de son jeu pas assez agressif. 6-2 et puis c’est tout.

Challenger 75 de Tunis - Tunisie : Zsombor, pour le meilleur et pour le Piros
Et hop le deuxième challenger d’affilée pour le magyar ! Pas rassasié à Ostrava il y a deux semaines, Piros a remis le couvert et ne s’est pas fait Droguet en finale contre Titouan, qui s’est illustré juste avant les qualifs de Roland Garros… De bon augure, allez donc voir plus bas.

Challenger 50 de Bogota - Colombie : Pedro Sakamoto, pas à vélo
Non, encore un peu plus bas. Ici on parle de ceux qui ont loupé leur avion pour l’Europe, qui n’en ont pas les moyens, ou qui ne sont pas assez bien classés pour les qualifs de Roland. Ils ont essayé de profiter de Bogota. A ce petit jeu c’est le brésilien Sakamoto qui a le mieux tenu la route, renversant en finale Patrick Kypson qui a plutôt un blase à faire de l’athlétisme.

Et hop, 63 aces en 4 matchs et ça repart pour Gio ©P.Lahalle/L’Equipe

Qualifs de Roland Garros : y a du monde au balcon

Mercredi 21 Mai - 2ème tour des qualifications - Court Suzanne Lenglen - Mathys Erhard - Alexander Shevchenko : affluence : plus de 10000 spectateurs à 13h00
Ce sera intéressant de comparer avec mercredi prochain lorsque Varvara Gracheva affrontera au 2ème tour du tableau principal Amanda Anisimova sur ce même court.

C’est une bonne idée trouvée là par Amélie Mauresmo et ses collègues. Ouvrir le deuxième court de Roland aux qualifs permet de faire profiter d’un joli spectacle à un maximum de monde et ça a répondu présent. L’ambiance est sympa sur ces premiers jours de qualifs et les français sont plutôt en verve. Ça va forcément se compliquer, le 3ème tour approchant mais il y a de quoi se réjouir tout de même. En pagaille, on a vu :

  • Daphnée Mpetshi Perricard, sœur de Gio, 16 ans, se qualifier au 2ème tour

  • Moïse Kouamé et Ksenia Efremova, 16 ans aussi, s’incliner sans démériter

  • Titouan Droguet sortir Borna Coric dès le 1er tour. Borna Coric était le mieux classé des qualifs hein. Eh oui, c’était ici “plus bas”

  • Fabio Fognini continuer de traîner son jeu de jambes de 53 ans toujours inexistant. Et perdre.

  • Albert Ramos Viñolas au 3ème tour !!! Oui mon Albert

  • Elmer Moller au 3ème tour !!! Oui mon Elmer

  • Bernard Tomic se motiver au 1er tour. Mais pas au 2ème, faut pas déconner

  • la double perf de Carole Monnet qui sort Petra Martic (quart de finaliste à Roland) puis Fiona Ferro (8ème de finaliste à Roland)

  • Carson Branstine s’imposer contre Whitney Osuigwe. C’est aussi ça la magie du 1er tour des qualifs

Il y avait GMP, il y a aussi DMP ©P.Lahalle/L’Equipe

Service à la Cuillère

Par Service à la Cuillère

Service à la Cuillère, c’est l’aventure d’un passionné de tennis pas (du tout) assez talentueux pour faire carrière mais qui a toujours caressé l’espoir de remplacer un jour ce bon vieux Chamoulaud sur France TV pendant deux semaines fin Mai - début Juin si vous voyez ce que je veux dire.

Sans prétention mais pas sans espoir, je souhaite simplement transmettre la passion qui m’anime, raconter des histoires, rigoler et être un peu acerbe aussi, parce que c’est drôle d’être acerbe.
Dépoussiérer le tennis, c’est pas une mauvaise idée non ? Et puis, “mieux vaut les voir faire ça qu’ils traînent dans la rue à faire des conneries” que se disent nos vieux. Je déconne, j’ai plus de 30 balais et je suis bien occupé la journée.

Allez, les joueurs sont prêts, jouez !