Le Fils rouge, sur le bouton rouge...

Toutes les semaines, un résumé à la volée de l'actu tennis

Service à la Cuillère
7 min ⋅ 25/07/2024

Ce qu’il s’est passé cette semaine

ATP 500 Hambourg - terre battue : Arthur a trouvé son Fils conducteur
Retour sur terre. Pour beaucoup, Hambourg n’est cette année qu’un tournoi de… préparation. Les qualifiés pour les JO veulent retrouver leurs automatismes et leur lift pour espérer ramener une breloque. Arthur Fils, 20 ans on le rappelle, réalise la semaine de sa vie pour aller soulever le trophée au nez et à la barbe du champion olympique en titre justement, Alexander Zverev. Une finale majuscule de 3h34, des crampes, beaucoup de tension, un peu de tentative de triche chez l’allemand comme souvent… Et 21 balles de break sauvées sur 22 pour notre français. 6/3 3/6 7/6, un premier ATP 500 et une entrée dans le top 20, Arthuro avait de l’appétit et n’est pas rassasié. De l’inquiétude confirmée chez Rune qui a du abandonner en quarts contre Fils. Et ne participera pas aux JO. Le dindon de la farce.

ATP 250 Gstaad - terre battue : Berrettini remonte le temps
Matteo Berrettini, 28 ans, ancien n°6 mondial et finaliste de Wimbledon était à l’heure au pays de l’horloge. Il a même effectué un saut dans le passé, à savoir celui où il gagnait des titres et suscitait l’espoir de tout un pays avant que Sinner n’arrive. L’italien ne perd pas un set de la semaine (même contre Tsitsipas) et affronte en finale la surprise Quentin Halys, issu des qualifs et qui se réveille un peu tard pour faire les JO. Il prend une taule 6/3 6/1 contre Berrettini mais est à créditer du coup du tournoi, peut être même de l’année en jouant un coup droit gagnant… sur le cul.

ATP 250 Bastad - terre battue : Nuno Borges frustre Nadal (ce titre est 100% vrai)
Il est difficile de parler davantage du vainqueur que du finaliste quand le perdant s’appelle Rafael Nadal. Mais on va essayer. Alors Nuno Borges, portugais, 27 ans et 50ème mondial a conquis son premier titre sur la terre suédoise. Il est droitier mais joue aux fléchettes de la main gauche (pure invention pour parler de lui) et aime beaucoup les crêpes sarrasin (et peut être Cyprien mais les portugais s’y connaissent très peu en ski). Il gagne cette semaine contre Pellegrino, Rocha, Skatov, Tirante et donc Nadal en finale 6/3 6/2. Moyenne du classement de ses adversaires : 188. C’est gratuit. Et ça rapporte 250 points au classement.

ATP 250 Newport - gazon : Giron s’impose aux championnats des Etats-Unis
6 états-uniens sur 8 quarts de finalistes, et 100% USA en demies. Le tenant du titre Adrian Mannarino n’a pas aidé a contester cette hégémonie en perdant (encore au 1er tour contre le revenant Opelka de 2.11m. Opelka qu’on retrouve en demies contre le jeune Michelsen (19ans) qui se qualifie en finale pour la seconde année de suite. Pour le même résultat puisqu’il s’incline encore, contre Marcos Giron. Giron s’émancipe des jupes de sa mère à 30 ans et remporte lui aussi le 1er titre de sa carrière.

WTA 250 Palerme - terre battue : Zheng, Qinwen she wants
La n°7 mondiale voulait oublier la période sur gazon où elle n’a guère brillé. Elle s’avançait en favorite en Italie avant de représenter la Chine à Paris pour les JO. C’est réussi en s’imposant 6/4 4/6 6/2 contre Muchova, qui revient déjà à un niveau intéressant après son opération au poignet. En demies, la tchèque colle un 6/1 6/1 à Begu lorsque Zheng met fin à la belle semaine de Dianou JO Parry (J-4).

WTA 250 Budapest - terre battue : Shnaider, ça gagne encore
La jeune russe de 20 ans, déjà titrée 2 fois cette année, gagne sur une 3ème surface différente et prouve qu’il va falloir compter sur elle à l’avenir. Alors bien sûr, l’opposition n’était pas des plus féroces à Budapest mais tout de même, ça reste mieux que Nuno Borges à Bastad (pardon Nuno et Rafa). Elle s’impose en finale contre la revenante Sasnovich alors que Schmiedlova et Lys étaient en demies.

Voici Nuno Borges, vainqueur à Bastad. (C’est le mec de dos)

La semaine française : il ne Paire plus au 1er tour !

Semaine de premières pour le clan tricolore !

Arthur Fils : à la peine en début d’année, avec une tournée en Amérique Latine pas loin d’être catastrophique, l’espoir le mieux classé de sa génération a reverdi et se fâche maintenant tout ocre. Après un bon Wimbledon, il est retourné mais pas retombé sur terre pour préparer les JO à Hambourg. Tête de série n°5, il a géré sa barque jusqu’en quarts où il a fait peur à Rune qui a préféré abandonner. En demies, il a atomisé un joueur pourtant à son Baez sur cette surface, 6/2 6/2. En finale, il a fait preuve d’un sacré caractère avec 21 balles de break sauvées sur 22, a su garder la tête froide devant les simagrées de Zverev et s’imposer au tie break 7 points à 1. Premier ATP 500, il est top 20 cette semaine. C’est du tout bon.

Quentin Halys : pour lui c’est une renaissance et une première. Jamais il n’avait atteint le dernier jour d’un tournoi. Embêté par les blessures ces derniers mois, il a sorti la tête de l’eau et des qualifs à Gstaad. Il joue limite top 20 depuis Wimbledon où il avait gagné contre Khachanov avant de bousculer Rune. La différence ? Il sait comment gagner des tie break désormais. En Suisse, il gagne 7/6 7/6 contre Gasquet et sort Struff en demies 6/3 7/6. Impensable. Il donne l’impression d’écumer le circuit depuis 18 ans le Quentin. Il en a 27 rassurez-vous.

Ugo Blanchet : on continue dans les premières avec un deuxième Ugo sans H. Il aura attendu 25 ans avant de gagner son premier match sur le circuit principal après être sorti des qualifs à Hambourg. Contre Popyrin, 49ème mondial, il n’a pas tremblé pour arracher le tie break du 2ème set et s’imposer 4/6 7/6 6/2. En revanche, il nous a fait une crise de tétanie au moment de conclure contre Pedro Martinez. Il menait 4/6 6/0 4-2 et a même une balle de match à 5-4. C’est le métier qui rentre.

Benoit Paire : alors lui, il a un peu plus d’expérience et même quelques titres. Si si on vous jure. Mais il n’avait plus gagné depuis 5 ans sur gazon, et une seule fois cette année sur l’ATP. Il a doublé tout cela sur celui de Newport en battant Svajda (119ème mondial, ce qui est toujours plus haut que le classement moyen des 5 joueurs affrontés par Nuno Borges à Bastad. De nouveau pardon Nuno). Il s’incline contre Opelka au tour suivant, parce que faut pas aller trop vite oh.

Diane Parry : aller en demies d’un tournoi, ça ne mange pas de pain. Plutôt des pizzas à Palerme. Diane, qui est un peu en mode montagnes russes cette année, assume son matricule tête de série (n°4) contre Gadecki, Teichmann et sa pote Chloé Paquet. Parry, la tête peut être déjà là-bas, oppose tout de même une belle résistance contre Zheng 7/5 6/4. Allez ça rentre à la maison.

Quentin Halys, les vents étaient porteurs ascendants finale

Jeux Olympiques Paris 2024 : tout ce qu’il faut (sa)voir

Parce que oui, le tennis est un sport olympique. Et quel meilleur lieu que Roland Garros pour accueillir les athlètes qui courent toute l’année après la petite balle jaune ? Philippe Chatrier et Suzanne Lenglen sont de nouveau mis à contribution et cette édition pourrait être forte en émotions.

Quand ?
Du 27 Juillet au 4 Août.

Qui ?
En simple, les 56 premier.es joueur.ses mondiales peuvent y participer, dans la limite de 4 participants par pays. Huit invitations supplémentaires sont attribuées par la fédération internationale de tennis selon certains critères, notamment continentaux.
En double, les dix meilleur.es sont automatiquement qualifié.es et si un.e compatriote est classé.e dans les 300 premier.es. Ensuite, c’est un classement combiné qui prévaut, ainsi qu’une éventuelle participation en simple qui est valorisée. Deux paires maximum par nation.
En double mixte, seuls les athlètes participant au simple ou au double pourront jouer, dans la limite d’une paire par nation.

Comment ?
Ce sont des tableaux de 64 joueurs et joueuses en simple, de 32 paires en double et 16 paires en double mixte. Les 3 derniers debout sont contents.

Les médaillés de Tokyo
Alexander Zverev voudra faire le doublé, lui qui avait battu Khachanov pour l’or. Carreno Busta, en bronze ne créera pas de nouveau la surprise. En tout cas en simple.
La suissesse Belinda Bencic s’occupe de sa petite fille née en Avril dernier et ne rejouera pas pour l’or. Une chance pour Vondrousova (argent) et Svitolina (bronze) ? Pas du tout pour la tchèque, absente.

En double hommes, c’étaient la paire croate Mektic et Pavic qui avait décroché la timbale aux dépens de… l’autre paire croate Cilic-Dodig. Venus et Daniell (Nouvelle-Zélande) avaient décroché le bronze.
Chez les femmes, l’équipe tchèque (évidemment) Siniakova/Krejcikova s’était imposée contre les suissesses Bencic-Golubic. Le bronze était revenu aux brésiliennes Pigossi et Stefani (???)

En double mixte, les russes sous bannière ROC Rublev-Pavlyuchenkova avaient triomphé de l’autre paire russe Vesnina-Karatsev, les australiens Barty et Peers se contenant volontiers du bronze.

Les tableaux de simple
Chez les hommes, on voulait savoir ce que réserverait le tirage au sort à Nadal pour ses derniers jeux. Après Zverev au 1er tour de Roland, ce pourrait être Djokovic dès le deuxième tour des JO. Tout le monde le veut.
Zverev justement, semble bénéficier d’un tableau plutôt abordable avec Jarry en huitièmes et Fritz en quarts. Ugo Humbert aura fort à faire avec Cerundolo dans les parages voire Ruud en deuxième lame. Medvedev doit prendre goût à la terre battue puisqu’il a accepté de venir. Le tirage au sort lui rend plutôt bien, avec Auger-Aliassime en huitièmes et première tête de série. Ce qui semble vouloir dire que Carlos Alcaraz a une autoroute jusqu’en quarts avec potentiellement Ruud.

Chez les femmes, peu importe le tableau, Swiatek n’en a cure, elle mettra 2 ou 3 6/0. Pour une fois, les tchèques sont limitées en nombre. Mais elle ne s’affronteront pas avant les quarts donc ne pourront pas s’éliminer de suite entre elles. Coco Gauff a l’air d’avoir un tableau plutôt dégagé. En apparence davantage que Rybakina qui pourrait affronter Osaka dès le deuxième tour. Quant à Pegula, c’est un parcours du combattant qui s’offre à elle avec potentiellement Svitolina au 2ème tour puis Krejcikova et Paolini. L’inverse est vrai aussi.

Les favoris
Djokovic n’a jamais gagné l’or aux JO, la seule tâche sur le plus grand palmarès de l’histoire. L’anomalie pourrait être réparée. Vainqueur de Roland il y a deux mois, Alcaraz ne veut que ce métal également. Zverev, finaliste de Roland et champion olympique en titre ne veut pas faire autre chose que recommencer. Mais les surprises sont légion aux JO. Arnaud Di Pasquale en bronze à Sydney, ne jamais oublier ça.

Il n’y a qu’une favorite. C’est la numéro une mondiale, et pis c’est tout. Pourquoi Iga Swiatek ne gagnerait pas aussi facilement les JO à Roland que Roland à Roland ? Rybakina et Paolini pourraient aller aussi loin qu’il y a deux mois, Coco Gauff en tant que porte-drapeau des USA voudra y faire honneur.

Les absent.es
Andy Murray. La légende écossaise aux 3 titres du grand chelem et deux titres olympiques en simple (2012 et 2016) joue le dernier tournoi de sa carrière et uniquement en double. Au bout du rouleau, il décline l’opportunité en simple. Ciao l’artiste et merci.
Jannik Sinner victime d’une angine, Andrey Rublev, Hubert Hurkacz, Grigor Dimitrov, Holger Rune, Karen Khachanov et les américains Ben Shelton, Frances Tiafoe et Sebastian Korda. Oui ça fait du monde.

Aryna Sabalenka qui veut se préserver après des mois difficiles. Daria Kasatkina pour des raisons sans doute politiques dirons-nous (tout comme Rublev ?), Marketa Vondrousova, Madison Keys et Ons Jabeur. Entre autres.

Les chances françaises

Ce sont les JO et tout peut arriver, plus que dans n’importe quel autre tournoi. Surtout que 3 sésames sont en jeu. Pour autant, la quête s’annonce compliquée.

En simple, Ugo Humbert, pas des plus à l’aise sur la terre est dans un tableau compliqué.
Arthur Fils, gonflé à bloc, retrouve Arnaldi comme à Roland Garros. Et ça ne s’était pas bien passé. Si d’aventure il passe l’obstacle italien, c’est Raonic ou Koepfer puis… Djokovic ou Nadal au 3ème. Est-il nécessaire d’aller plus loin ? Pour le moment non.
Gaël Monfils retrouve également son bourreau italien du 2ème tour à Roland cette année, Lorenzo Musetti, demi-finaliste à Wimbledon. On verra après pour la suite ?
Quant à Coco Moutet, il a un premier tour plus qu’abordable contre l’indien Sumit Nagal. Lisez bien. Indien, Nagal. De Minaur devrait se dresser dès le 2ème tour face à lui. On a envie d’y croire.

Caro Garcia devra se surpasser contre la 7ème mondiale Zheng dès son 1er match. Mouais parce que derrière ce serait Kalinina puis Navarro. Ce qui n’est pas idéal.
Diane Parry, si elle passe l’argentine Podoroska, affrontera Swiatek au 2ème tour. On l’aime beaucoup Dianou mais ça risque de ne pas suffire.
Enfin, pour Clara Burel, espérons qu’elle ne fasse pas un refus d’obstacle contre Siniakova. On a connu plus simple puisque ce n’est pas du double, mais ça aurait pu être Swiatek après tout. Derrière, Kostyuk, Sakkari… Demain est un autre jour.

Service à la Cuillère

Par Service à la Cuillère

Service à la Cuillère, c’est l’aventure d’un passionné de tennis pas (du tout) assez talentueux pour faire carrière mais qui a toujours caressé l’espoir de remplacer un jour ce bon vieux Chamoulaud sur France TV pendant deux semaines fin Mai - début Juin si vous voyez ce que je veux dire.

Sans prétention mais pas sans espoir, je souhaite simplement transmettre la passion qui m’anime, raconter des histoires, rigoler et être un peu acerbe aussi, parce que c’est drôle d’être acerbe.
Dépoussiérer le tennis, c’est pas une mauvaise idée non ? Et puis, “mieux vaut les voir faire ça qu’ils traînent dans la rue à faire des conneries” que se disent nos vieux. Je déconne, j’ai plus de 30 balais et je suis bien occupé la journée.

Allez, les joueurs sont prêts, jouez !

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