A chaque fois les mêmes sensations, Carlos va-t-il se lasser ?

Wimbledon, le fil rouge vert

Alcaraz, Wimbledon est son jardin

Fact : Jamais une édition du Grand Chelem n’aura vu autant de matchs se terminer au 5ème set que ce Wimbledon 2024. 37 matchs à couper aux ciseaux, il fallait avoir son thermos à côté de soi pour ne pas perdre un brin d’herbe de la quinzaine.

Et à ce petit jeu (au filet) là, c’est le vainqueur sortant qui n’a de nouveau pas pris la porte. Carlos Alcaraz confirme ses prédispositions sur gazon au format des 3 manches gagnantes.

Certaines choses sont immuables. Ou presque. Alcaraz est fort. Djokovic ment sur son âge. Ruud n’a pas la main verte et ne l’aura jamais. L’Amérique Latine n’est pas à son aise à Wimbledon. Medvedev n’est pas si manchot après tout. Il y a toujours une note d’espoir pour les français.

Lundi 1er Juillet - Mardi 2 Juillet : 1er tour
Tout allait bien ou relativement bien pour les têtes de série jusqu’à ce que Rublev (n°6) se fasse couper la sienne par un argentin absolument inconnu répondant au nom de Comesana. Sympa, Korda (n°20) l’imite contre la machine à aces qui monte qui monte (2m03) et 4 tie breaks, Gio Mpetshi Perricard. Vous aimez ? C’est français.

Mercredi 3 - Jeudi 4 : 2ème tour
C’est fini pour Casper Ruud (n°8 mais 150 sur gazon) qui disparaît déjà. Fognini, 37 ans, a encore un tour, ou trois en l’occurrence, de magie dans son sac. Sinner bataille en 4 sets et 3 tie breaks contre son compatri-pote Berrettini. Fils est chanceux mais monstrueux contre Hurkacz (n°7), les français nous sortent un superbe 6/9 sur ce 2ème tour !

Vendredi 5 - Samedi 6 : 3ème tour
RAS pour ce 3ème tour, la logique est respectée quasi tous les matchs. Rune (n°15) galère tout de même en 5 sets contre Quentin Halys qui sait désormais quoi faire pour gagner un tie break (il faut arriver avant l’autre à 7 points en gros). Le genou de Djokovic tient plutôt bien et Gio continue son entreprise de démolition. Tiafoe, qui en a marre de perdre contre des clowns, donne des sueurs froides à Alcaraz qui s’en sort 7/6 6/2 dans les deux derniers sets. Trois français en deuxième semaine, je répète, TROIS (3!!!) français en 8èmes.

La Décla :

“J’espère qu’on va se retrouver en demies avec Arthur” Gio Mpetshi Perricard
“Ce serait cool, mais dis-lui un peu de se concentrer putain, qu’est ce qu’il raconte là ?!” Arthur Fils

Dimanche 7 - Lundi 8 : 8èmes de finale
Un Grigor Dimi-nué-trov et ça passe en 8 jeux pour Medvedev. Dommage c’était alléchant. Ugo Humbert rivalise avec Alcaraz mais s’incline en 4 sets. Djokovic et Sinner sont tranquilles face à Rune et Shelton. Le match de ce tour, c’est Fritz, en plein Zverev au dernier set, 6/3 et de nouveau en quarts. C’est fini pour les français en 4 sets. Arthur Fils bute logiquement sur de Minaur et GMP est émoussé contre Musetti.

Mardi 9 - Mercredi 10 : Quarts de finale
Alcaraz met un set un break avant de se régler et dérouler face à Paul. Djokovic est verni avec le forfait d’Alex de Minaur, blessé en toute fin de match contre Arthur. Medvedev a de nouveau trouvé la clé contre Sinner après 5 défaites de rang. Mais un italien peut en cacher un autre. Musetti surprend et fait tourner en bourrique Fritz qui finit trop cuit au 5ème, 6/1.

Vendredi 12 : Demi-finales
Djokovic n’allait tout de même pas perdre contre un novice à ce stade de la compétition. Le serbe donne une leçon de timing à Musetti 6/4 7/6 6/4. Pas à lui. Pas ici.
Pour sa deuxième demie de rang au All England Club, Medvedev fait croire que c’est un très bon joueur de gazon un peu plus d’un set durant. Alcaraz nous ramène à la raison 6/7 6/3 6/4 6/4. Sortez les popcorns, la revanche, c’est dimanche.

Dimanche 14 : Finale
On va la faire courte. De match il n’y a pas eu. 6/2 6/2 7/6. Alcaraz grandit, Djokovic vieillit. Et a subi une arthroscopie du genou 5 semaines plus tôt. Suffisant contre des top 20, pas comme un top 3 qui a la tête et le jeu d’un top 1. Le palmarès également. Alcaraz double la mise à Wimbledon, en est à 4 titres majeurs à 21 ans et est en avance sur les temps de passage de Djokovic, Nadal et Federer. Mieux vaut l’aimer. Autrement vous risquez de répéter le même schéma que Djokovic depuis 10 ans. Au bas mot.

Krejcikova, quel tchoque !

Fact : il fallait avoir 28 ans pour espérer remporter Wimbledon cette année chez les femmes. 3 demi-finalistes ont respecté la consigne. Rybakina l’a appris à ses dépens.

Barbora Krejcikova, tchèque évidemment, remporte son deuxième tournoi majeur après Roland Garros 2021. Encore une fois à la surprise générale.

Certaines choses sont immuables. Ou presque. Krejcikova est là où on l’attend le moins. Swiatek n’aime pas le gazon. Jessica Paolini est enthousiasmante. Donna Vekic est une miraculée. Ons Jabeur n’en gagnera pas un*. On s’ennuie sans Sabalenka.

Lundi 1er Juillet - Mardi 2 Juillet : 1er tour
C’est déjà fini pour Vondrousova, championne sortante, à côté de ses pompes contre Bouzas Maneiro, 83ème. Zheng (n°8) ne fait pas mieux contre Lulu Sun, 123ème mondiale. Duel de teenagers (17 ans) entre Andreeva et Fruhirtova. La seconde, jalouse, semble vouloir rattraper la première malgré ses 15 jours d’avance. Krejcikova gagne 7/6 6/7 7/5 contre Kudermetova. C’est important pour la suite

Mercredi 3 - Jeudi 4 : 2ème tour
Emma Navarro ne fait pas dans le détail contre Osaka 6/4 6/1. Elle est quand même forte cette américaine. Kasatkina se prend pour Swiatek et gagne 6/0 6/0. Avec que des premières-deuxièmes. C’est déjà fini pour Caro Garcia contre Bernadette Poire. Pegula (n°5) ne fait pas mieux contre Wang.

Vendredi 5 - Samedi 6 : 3ème tour
Et voilà. Iga Swiatek, n°1 faut-il le rappeler, broute le gazon et chope une indigestion dès le 3ème tour. 3/6 6/1 6/2 contre Putintseva. Emma Raducanu ne perd plus un set (3 et 2 contre Sakkari, n°9) et dit qu’elle se sent très bien. La dernière fois, elle sortait des qualifs et gagnait l’US Open. Et si ? Rybakina ne laisse qu’un jeu à Caro Wozniacki. C’est violent. C’est kazakhe.

Dimanche 7 - Lundi 8 : 8èmes de finale
Emma Navarro ne fait pas dans le détail contre Gauff (n°2) 6/4 6/3. Elle est quand même forte cette américaine. Raducanu perd un set, donc le tournoi, contre Lulu Sun qui ne sera plus 123ème mondiale à la fin de la quinzaine. Jessica Paolini est une miraculée. Menée 5-2 double break au 3ème set, elle profite de l’abandon de Keys à 5 partout. Rybakina ne laisse que 3 jeux à Kalinskaya. C’est toujours violent. C’est toujours kazakhe.

Son état civil indique que Jessica Paolini a bien 28 ans

Mardi 9 - Mercredi 10 : Quarts de finale
Navarro c’est fort, mais Paolini encore plus. L’italienne se fait moins peur qu’en 8èmes, 6/2 6/1. Vekic, dont on n’a pas encore parlé, met fin à l’aventure de Sun qui tape moins fort. Rybakina renvoie Svitolina à la garderie après Wozniacki, et Krejcikova ramène Ostapenko à la raison et à la maison, dans un duel d’uniques lauréates de Roland. Cela va changer.

Jeudi 11 : Demi-finales
Rybakina face au club des 28. Paolini et Vekic s’écharpent jusqu’au bout, 10-8 au super tie break, au mental et au physique. La croate avait pourtant le break dans le 3ème set et a pris le large un temps en toute fin de match. Sans succès. Deuxième finale en majeur de suite pour Paolini.
Rybakina partait favorite contre Krejcikova, qui plus est après avoir empoché le 1er set. Mais la tchèque, pleine de ressources et avec une confiance retrouvée, se met à varier son jeu et fait se déplacer Elena. La grande kazakhe ne goûte que très peu à ce petit jeu et envoie Barbora en finale, 3/6 6/3 6/4.

Samedi 13 : Finale
Krejcikova contre Paolini. 7 victoires en 2024 contre aucune victoire à Wimbledon avant 2024. Il y avait donc 50% de chances de se tromper sur le pronostic de ce samedi après-midi. Et 50% d’avoir raison.
Le premier set se déroule à merveille pour la tchèque, agressive à souhait. Paolini renverse la vapeur au retour dans le deuxième et c’est à 3 partout dans le set décisif que les nerfs craquent et le bras tremble pour l’italienne, qui offre le break sur une double faute. Malgré quelques frayeurs, Krejcikova remporte son deuxième tournoi du Grand Chelem et imite Jana Novotna en 1988, mentor et disparue trop tôt, en 2017.

*Peut être qu’elle en gagnera deux. Ou trois…

A force de gagner, Krejcikova ne sera plus une surprise

La météo française

Cela fait plusieurs années que le ciel est nuageux chez les français en Grand Chelem. Pas de quarts de finale, ni même de huitièmes régulièrement. Monfils fait la pluie et le beau temps mais c’est insuffisant. Il y a bien eu une éclaircie à Roland cette année avec trois matchs gagnés par Corentin Moutet. Et on aime à penser que la relève pointe le bout de son nez et ne demande qu’à briller.

L’étoile Giovanni Mpetshi Perricard commence à scintiller fort. Arthur Fils confirme que l’orage est passé, et Ugo Humbert passe de plus en plus régulièrement entre les gouttes. Ces trois larrons ont tous atteint la deuxième semaine à Wimbledon avec de forts pics de chaleur contre des adversaires plutôt renommés.

Dès le premier tour, GMP a fait suer Korda (20ème) avec son service de mammouth en 5 sets. Il a confirmé en détruisant le pauvre Nishioka en 1h11 puis Ruusuvuori en 4 sets. Il apparaît enfin fatigué contre Musetti pour son 7ème match en 14 jours puisqu’il a du passer par les qualifs (s’inclinant contre Janvier). Il pique tout de même un set à l’italien. Les beaux jours et 43 joueurs sont devant lui.

Pour Arthur Fils, qui naviguait en pleine tempête en ce début d’année, l’horizon est désormais dégagé. Stricker pour faire monter la température avant de prendre carrément feu contre Hurkacz (n°7). Bien sûr il passe sur abandon mais en menant 7/6 6/4 2/6 6-6. Il gagne en 5 sets contre Safiullin, quart de finaliste l’année dernière avant de s’incliner logiquement en 4 sets contre un de Minaur confirmé sur gazon (n°9).

Ugo Humbert lui était plus attendu. Tête de série n°16, il est bien protégé par un anticyclone les premiers tours contre Shevchenko, Van de Zandschulp et Nakashima. Il aurait pu se faire emporter par la tornade Alcaraz en 8èmes mais il aura bien résisté, en faisant souvent jeu égal avec l’espagnol 6/3 6/4 1/6 7/5.

Les Halys-ées étaient également favorables à Quentin, retombé au classement mais sorti des qualifs avant de mettre une sacré dégelée à Eubanks (quart de finaliste 2024), Khachanov (n°21) en 5 sets et faire transpirer très fort Holger Rune (n°15) 6/1 7/6 6/4 7/6 6/1.

Lucas Pouille, sorti des qualifs aussi, a atteint le 3ème tour avec une belle victoire sur Djere puis a profité de l’abandon au 3ème set de Kokkinakis avant de déclarer lui-même forfait contre de Minaur.

Le dernier français à gagner deux matchs n’est autre que Gaël Monfils. Il a franchi l’obstacle Mannarino transi de froid presque facilement avant d’enrhumer Wawrinka. Gaël a ensuite pris un sacré courant d’air contre un Dimitrov bien plus à l’aise sur gazon 6/3 6/4 6/3.

Chez les françaises, le ciel est bien noir. Caro Garcia n’a pas su capitaliser sur un premier tour bien géré contre Blinkova. Elle est retombée dans ses travers contre l’américaine Pera. Clara Burel n’a pas surfé sur la vague et s’est inclinée de façon surprenante contre l’anglaise Kartal au deuxième tour, idem pour Gracheva contre Yastremska (n°28). Diane Parry a elle eu le malheur de tomber d’entrée contre Naomi Osaka.

ça rigole ça rigole à presque 80 ans à eux deux