Toutes les semaines, un résumé à la volée de l'actu tennis
La phase finale de la Coupe Davis se déroulait à Malaga en Espagne, avec le Canada tenant du titre et l’Espagne la Serbie de Novak Djokovic. Le Roi du classement mondial n’est jamais le dernier à enfiler l’armure pour défendre les couleurs de son pays, même en fin de saison pour un dernier baroud d’honneur. L’Italie présentait également un sacré cavaliere en la personne de Jannik Sinner. D’autres nations sont venues les armes à la main, comme l’Australie de Lleyton Hewitt, ou la Grande-Bretagne d’Andy Murray.
Dans l’arène de Malaga, la Finlande de Virtanen a sorti le grand jeu pour triompher d’un Canada privé de Félix Auger-Aliassime, dans le double décisif.
L’Australie en a fait de même contre de valeureux tchèques. Lehecka doit s’en vouloir d’avoir mis le genou à terre alors qu’il avait la tête de de Minaur au bout de sa raquette et que son pays menait déjà 1-0.
L’Italie a elle aussi du batailler jusqu’au double décisif. Arnaldi a finalement craqué contre Van de Zandschulp, Sinner n’a pas tremblé pour désarçonner Tallon Griekspoor. Il a fini le travail avec Sonego en double.
La Serbie de Kecmanovic et Djokovic a joué dur dans les moments importants pour faire plier la Grande Bretagne de Draper et Norrie.
Si bien qu’en demies, on retrouvait un Finlande-Australie pour chauffer le public avant le clou du spectacle, les gladiateurs, les lions et tout le tintouin.
Les Australiens n’ont pas fait dans le détail pour sortir Virtanen et Ruusuvuori.
Tout le monde n’avait d’yeux que pour la suite. Enfin, quelques regards pour la victoire de Kecmanovic sur Musetti. Mais aucun clignement d’œil autorisé pour la bataille Sinner-Djokovic, la 3ème en 10 jours. Tout se passait bien pour le lion serbe avec trois balles de match d’affilée et de finale. Sinner les efface avec du cran avant de s’imposer 6/2 2/6 7/5. Lors du double, idem, Sinner porte son pays face à un Djoko pas verni.
La finale ne sera pas du même acabit, surtout après la victoire d’Arnaldi contre Popyrin. Sinner n’avait plus qu’à finir le boulot et il le fit net propre et sans bavure, comme son jeu et son dernier set contre de Minaur 6/3 6/0. L’Italie s’est trouvée un nouvel empereur, et son règne pourrait durer. Les transalpins remportent la Coupe Davis pour la deuxième fois de leur histoire, 47 ans après. C’était l’œuvre de Barazzutti, Bertolucci et bien sûr Panatta.
La Coupe Davis n'est plus un mirage pour Sinner et l'Italie
Gea-ligné 3 futures. Les vacances d’Arthur Gea en Grèce se passent bien, merci. Le jeune français de 18 ans avait connu des débuts mitigés chez les pros, il était au delà de la 800ème place victoire il y a 3 semaines et comptait peu de victoires sur le circuit “Futures”, la 3ème division du tennis mondial. Mais ça, c’était avant une bonne cure de 4 semaines de feta et d’olives sous le soleil d’Heraklion.
Comme c’est souvent le cas sur le circuit “Futures” pour éviter aux joueurs des déplacements coûteux à un niveau où les joueurs gagnent peu d’argent (un tournoi remporté en Future rapporte 2000$, une défaite au premier tour 200$), le Future d’Heraklion se tenait 4 semaines consécutives au même endroit. Et on dirait qu’Arthur a bien aimé les terrains.
Non content d’une défaite en finale lors de la première semaine, il a enchainé 3 titres consécutifs par la suite, pour un bilan de 19 victoires en 20 matchs. On note qu’il semble y avoir un mental pas dégueu’ du côté d’Arthur, avec 8 matchs en 3 sets pour… 8 victoires.
Et alors, 4 semaines en Grèce, ça paye bien ? Environ 7000$ (ridicule si l’on enlève les frais de déplacement, hébergement, coach…), mais surtout près de 400 places gagnées à l’ATP pour Arthur qui pointe désormais à la 455ème place mondiale. Et qui pourra nourrir de grandes ambitions pour 2024 !
Arthur Gea est absolument ravi de son séjour en Crète mais ne voudra pas y revenir l'année prochaine
Iga Swiatek (N°1) - 22 ans - Pologne : 7/10, l’ouverture à la concurrence
En 2022, personne ne pouvait suivre le TGV Iga Swiatek : 2 Grand Chelem, 37 victoires consécutives, une domination sans partage. 2023 est très différent pour Iga. Elle déraille en Australie face à Rybakina, future finaliste, qui la bat de nouveau à Indian Wells puis à Rome. Un “trio” se forme avec l’arrivée au sommet du tennis mondial de Sabalenka et Rybakina. Elle mène le train pendant la saison sur terre-battue en remportant un second Roland Garros face à Muchova au terme d’un beau combat. Sortie en ¼ à Wimbledon et en 1/8ème à l’US Open, elle se fait doubler sur la voie de gauche par Sabalenka qui devient numéro 1… Action, réaction, elle finit l’année en mettant les gaz. Elle remporte Tokyo puis (trop) facilement le Masters sans perdre un set (et avec 20 jeux perdus en 5 matchs) pour reprendre le volant du tennis mondial ! C’est encore elle la patronne, mais il y a du monde dans le rétro.
Aryna Sabalenka (n°2) - 25 ans - Biélorussie : 9/10, une saison biéloréussie
On avait quitté Sabalenka frustrée en 2022. Alors elle n’est pas restée Arynactive durant l’intersaison et bien lui en a pris. A l’Open d’Australie, elle fait feu de tout bois et sur tout ce qui bouge. Elle soulève logiquement son premier trophée du Grand Chelem et se lance à la poursuite de Swiatek pour la place de n°1. Demies à Roland Garros (Muchova), à Wimbledon (Jabeur) et finale à l’US Open (Gauff) ou à Indian Wells (Rybakina)… elle ne vise que les grands tournois et n’en gagne qu’un autre, le M1000 de Madrid en battant Swiatek en finale s’il vous plaît. Sa présence dans le dernier carré quasi systématique et le coup de moins bien de la polonaise lui font accéder à la place de n°1 pendant quelques semaines avant de le redonner à la suite du Master. Autant vous dire que Sabalenka n’est pas contente. Et lorsqu’elle est fâchée Aryna…
Coco Gauff (N°3) - 19 ans - USA : 9/10, la coupe à la maison
Elle est tellement précoce qu’à 19 ans, on lui reprochait de stagner. Que nenni, répond Coco, sûre de sa force. Si, si, répondent ses détracteurs en la voyant coincer une 6ème fois contre Swiatek en ¼ à Roland Garros. Le déclic a lieu à l’été chez elle : victoire à Washington, quart à Toronto, victoire à Cincinnati avec le déclic d’une première victoire face à Iga. Idéal avant l’US Open, où elle réalise le rêve de tout un peuple en soulevant le trophée face à Sabalenka. Elle touche le Graal, son premier Grand Chelem à 19 ans seulement. Elle clôture l’année avec une demie au Masters et un statut de numéro 3 mondiale, mérité ! De quoi voir plus haut en 2024 ?
Elena Rybakina (n°4) - 24 ans - Kazakhstan : 7/10, Rybakina faute ?
La Kazakhe commence l’année à un classement injuste (21ème) eu égard à son niveau à cause de l’absence de points distribués à Wimbledon (victoire). Alors elle fait finale à l’Open d’Australie, gagne Indian Wells, fait finale à Miami puis s’impose à Rome. Elena sait donc aussi jouer sur terre et c’en est effrayant. Sauf que sa deuxième partie de saison n’est pas à la hauteur de son nouveau classement (3ème). Des petites blessures la contrarient et elle rentre légèrement dans le rang avec des quarts à Wimbledon mais aucune nouvelle finale. Dommage mais elle jouera assurément les premiers rôles dès le début de saison prochaine.
Jessica Pegula (N°5) - 29 ans - USA : 7/10, la confirmation
Si elle a perdu des places au classement (n°3 l’an dernier), Jess réalise sans doute sa meilleure saison. Super régulière, c’est celle qu’on voit toujours en ¼ de finale. Rarement plus loin, diront les haters. Elle leur a fort bien répondu en cette fin de saison, remportant le Masters 1000 de Montréal avec une victoire face à Swiatek au passage, avant de perdre en finale à Tokyo. Surtout, elle atteint la finale du Masters avec des victoires contre Gauff et Sabalenka, avant de se faire rétamer par Swiatek. Attention, elle sera une prétendante à un titre du Grand Chelem en 2024 !
Ons Jabeur (n°6) - 29 ans - Tunisie : 5/10, Jabeur mais pas l’argent du beurre
Une saison de dur Jabeur pour Ons. 2022 était la confirmation d’une potentielle vainqueur de Grand Chelem avec deux finales à Wimbledon et l’US Open. 2023 était celle de tous les espoirs… déchus. Embêtée une majeure partie de l’année par les blessures, elle revient à point nommé pour Wimbledon où elle hausse le tOns. Elle s’écroule totalement contre Vondrousova et accuse le coup. Elle gagne deux tournois de seconde zone pour elle que sont Ningbo et Charleston et on parie qu’elle ne se contentera pas de ça en 2024.
C'est finalement Jabeur qu'on n'entendait plus en finale de Wimbledon
Marketa Vondrousova (N°7) - 24 ans - Tchéquie : 9/10, la surprise du chef
La finaliste de Roland Garros 2019 aura mis du temps à revenir sur le devant de la scène. Après 3 saisons de galère (ça fait long !) et de nombreuses blessures, Vondrousova… et ça revient ! Entamée à la 99ème place mondiale, elle réalise une bonne première partie de saison. Mais rien ne prédit ce qui l’attend à Wimbledon… Non tête de série, elle se paye tour à tour Bouzkova, Pegula et Svitolina, avant de briser le rêve de Jabeur pour soulever le trophée. Quelle surprise ! Elle confirme à l’US Open avec un ¼ de finale. Elle cherchera à s’imposer dans le top 10 l’an prochain.
Karolina Muchova (n°8) - 27 ans - Tchéquie : 7,5/10, l’as de trèfle qui pique nos cœurs
“J’étais cool, assis sur un banc, c’était au printemps
Ils cueillent une marguerite, ce sont deux amants
Overdose de douceur, elle joue comme une enfant
Je t’aime un peu, beaucoup, passionnément
Mais à la suite d’une douloureuse déception dominicale”…
Karolina - MC Solaalex
La tchèque, pas épargnée par les blessures précédemment, se révèle pour de bon à Roland Garros et enchante jusqu’à perdre lors d’une superbe finale contre la Reine Swiatek. Elle confirme à nouveau avec une finale à Cincinnati et une demie à l’US Open (où elle se Gauff à chaque fois contre l’américaine). Elle finit l’année… blessée au poignet mais 8ème mondiale et subjectivement désigné plus beau tennis des meilleures. Son tennis d’attaque tout en variations doit persister dans le Top 10 et s’imposer dans un grand tournoi l’année prochaine.
Maria Sakkari (N°9) - 28 ans - Grèce : 4/10, les meubles sont sauvés
Sakkari a les dents longues en entamant 2023 à la 6ème place mondiale, même si on sent qu’elle exploite déjà bien son potentiel. La majorité de sa saison pourrait être qualifiée de décevante, avec de la régularité mais de nombreuses défaites face aux autres membres du top 10. Elle passe même carrément à côté en Grand Chelem, avec seulement 2 victoires. Elle sauve sa saison en remportant le M1000 de Guadalajara, son premier !
Barbora Krejcikova (n°10) - 27 (bientôt 28) ans - Tchéquie : 5,5/10, pas de tchèque en bois en WTA
En début d’année, Barbora pousse un coup de gueule. Le nouveau big three féminin capte toute l’attention et il n’y en a plus pour les autres. Elle joint les actes à la parole en remportant Dubaï (M1000) et fait très vite son retour dans le top 15. C’est mieux pour prendre la lumière. Elle ne brille pas pour autant par la suite, notamment en Grand Chelem (1er tour à Roland et l’US, 2ème à Wim’). Une finale à Rothesay, une victoire à San Diego (WTA500) et une nouvelle finale à Zhengzhou la font tout de même revenir dans le top 10 en fin d’année. Barbora-Bora pour le moment avant de revenir plus forte en 2024 ?