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Qui pour être maitre Jeddah ? Les 8 “meilleurs” joueurs de moins de 22 ans étaient réunis à Jeddah, en Arabie-Saoudite, pour une répétition miniature du Masters. En l’absence d’Alcaraz, Rune, Shelton et Musetti, il manquait en fait les 4 meilleurs jeunes du circuit. C’est donc plutôt les seconds couteaux de la jeunesse qui se battus dans un Masters aux règles toujours plus innovantes : sets de 4 jeux, temps de pause entre les points limités, service let gagnant, et l’on en passe…
Medjedovic, Serbe parti pour un tour ? Comme pour le Masters, à la fin c’est un Serbe qui gagne. Vainqueur de Michelsen en poule, puis des 2 frenchies Van Assche et Fils en demi et finale, Medjedovic a confirmé sa saison pleine de promesses. Entamée à la 255ème place mondiale, il termine aux portes du top 100 grâce notamment à 3 victoires en challenger et 2 demi-finales sur le circuit principal. Le protégé de Novak Djokovic ne part pas sur les mêmes bases que son aîné, mais sera à surveiller en 2024 !
Fils affole les compteurs. En plus de remporter les tests physiques d’avant-compet’ entre les 8 prétendants, c’est bien Arthur Fils qui réalise la saison la plus exceptionnelle. Le français a remporté un premier titre et pointe à la 36ème place mondiale à 19 ans. Les 2 autres progressions qui nous ont tapé dans l’œil parmi les participants sont celles d’Alex Michelsen (19 ans) passé du rang 522 à 97, et du Jordanien Sheylbayh (20 ans) passé du rang 470 à 187.
Lui, il va claquer quelques aces cette prochaine décennie - Hamad Medjedovic
C’est la saison des raffaello, ces petites gourmandises à la coco qui connaissent un succès dès que Noël pointe le bout de son nez. Etant donné que Nadal aime faire les choses bien, il nous a offert cette semaine une petite sucrerie qui arrive à point nommé. Le glouton de Porte d’Auteuil a annoncé son retour sur le circuit, près d’un an après sa dernière apparition au 2ème tour de l’Open d’Australie.
Raffaello Nadal essaiera donc de casser des gueules comme il a toujours su le faire dès Brisbane, qui commence un jour de réveillon, le 31 décembre. Miam.
Aujourd’hui 664ème mondial, il n’aura de toute façon pas besoin de passer par les qualifs jusqu’à sa retraite, les invitations et son classement protégé suffiront.
La grosse question maintenant, c’est son niveau et ce qu’il a encore dans le ventre. L’appétit vient en mangeant, et bien que la Majorquin soit très gourmand, est ce que son corps est capable d’ingurgiter cette charge d’entraînements et de matchs ?
Il le dit sans détour, il s’attend à souffrir, à perdre même, contre des joueurs qu’il a aplati comme des crêpes toute sa carrière. Son humilité ne lui laissera de toute façon pas dire autre chose.
Ce que veut le Taureau de Manacor en 2024 pour son ultime (peut être, normalement, si se puede, à prendre avec des pincettes) saison, c’est que son corps le laisse en paix, qu’il puisse s’exprimer sur un court et faire une tournée d’adieux digne de son nom. Le voir gagner un 15ème Roland relève de l’utopie mais avec lui, on ne sait jamais. Les Jeux Olympiques sont aussi un objectif avoué sans mâcher la salade ses mots.
Toujours est-il qu’aujourd’hui, Rafa fait le plein (de soupe), s’entraîne au Koweït et fait de nos petits frenchies ses casse-croûtes. Notre jeune espoir Gabriel Debru a été sollicité ces derniers jours pour lui donner le change. Ce sera ensuite le tour d’Arthur Fils, tout heureux de partager le pain avec une légende. Avant de se rencontrer dès le premier tour de l’Open d’Australie ? Car oui, dans deux mois Djokovic, Alcaraz, Fils ou Max Purcell pourraient se farcir Nadal dès le 1er tour. Cette perspective est folle, et ça ne donne ni la Fritz, ni la banane aux petits jeunes à l’ATP. Aux fans de tennis en revanche…
Rafa apprécie moyennement ne pas être tenant du titre à Roland Garros
Novak Djokovic (n°1) - 36 ans - Serbie : 9/10, Djoko Show
Entamée à une bien morne 5ème place mondiale, la saison commence fort. Melbourne, comme d’habitude, Novak se déplace comme un kangourou et commence en fanfare avec un énième trophée (doit-on encore les compter ?), perdant un seul set (Enzo Couacaud, true story). Les quelques mois suivants sont moins fructueux, il arrive à Roland Garros sans grand repère mais passe les tours un à un, avant un duel tant attendu avec Alcaraz plein de rebondissements, avant la capitulation de l’Espagnol. Ruud ne lui résiste pas en finale. A Wimbledon, c’est une nouvelle promenade jusqu’en finale qui l’attend, où il retrouve… Alcaraz. En route vers le Grand Chelem ? Pas si vite, son nouvel adversaire numéro 1 remporte un match monstrueux au bout des 5 sets pour stopper Djoko. Un mois après, la belle accouche d’un nouveau match gargantuesque, pour ce nouveau derby, remporté par le Serbe au tie-break du 3ème set. A l’US Open, il éclabousse encore une fois le circuit de son talent pour remporter son 24ème tournoi du Grand Chelem, reprendre la place de numéro 1 mondial, devenir l’homme à avoir été le plus longtemps numéro 1… Bref, la totale. Aucun record ne lui résiste. Il conclue l’année par une nouvelle victoire au Masters face à Sinner. A 36 ans, le boss, c’est encore et toujours lui.
Carlos Alcaraz (n°2) - 20 ans - Espagne : 8,5/10, Alcaraz la casquette en fin de saison
Blessé et manquant à l’appel pour la tournée en Océanie, le jeune ibère fait ses dents sur terre battue en Amérique du Sud. Un titre et une finale, c’est pas mal. Arrivent Indian Wells où il s’impose, une demie incroyable à Miami perdue contre Sinner, puis de nouveau la terre battue où il continue de tout détruire. Barcelone, pas de problème, Madrid, pas plus. Mais toujours pas de Djokovic sur sa route en 2023, alors que le chassé croisé pour le sommet du classement bat son plein. Les deux meilleurs joueurs s’écharpent enfin en demies de Roland Garros, et Carlos crampe de stress. Pas grave, le gamin apprend très vite et trouve finalement le gazon à son goût. Le Queens dans la poche, il s’attaque à la montagne Djoko en finale de Wimbledon et la gravit en 5 sets. C’est effrayant. Le dur américain, la tournée asiatique et l’indoor européen ne sont pas du même acabit malheureusement. Il doit laisser filer Djokovic, rend son titre à l’US Open en demies (Medvedev) et traîne la patte tout le reste de la saison, fatigué physiquement et mentalement. Il finit l’année avec 65 victoires pour 12 défaites et 6 titres dont un du Grand Chelem, et on ne lui met que 8,5…
Daniil Medvedev (n°3) - 27 ans - Russie : 7/10, pour le sommet, ça sent le r(o)ussie
Après une année 2022 décevante, le Russe avait à cœur de se relancer pour prouver qu’il pouvait représenter une alternative crédible à la succession du Big 3. Il réalise un début de saison impressionnant, remportant tour à tour Rotterdam, Doha, Dubaï et Miami, ainsi qu’une finale à Indian Wells. Il sympathise enfin avec la terre-battue avec un titre à Rome, mais sombre comme souvent d’entrée à Roland. Auteur d’un bon Wimbledon, il s’incline en demi-finale face au futur vainqueur espagnol. Il prend sa revanche sur Alcaraz à l’US Open, où il réalise un superbe tournoi avant de s’incliner en finale face à Djokovic. Sa fin de saison se résume à 3 défaites consécutives face à l’homme du moment, Jannik Sinner. Pris entre Djokovic et la nouvelle génération, il a un bilan négatif face à tous et 2024 va représenter un challenge pour prouver qu’il peut lutter face à la meute de jeunes qui progresse (très) vite.
Jannik Sinner (°4) - 22 ans - Italie : 8,5/10, quand Jannik Sinnerve… poussez-vous
Le jeune italien a commencé la saison 17ème mondial après des résultats décevants pour lui en 2022. Il s’est légèrement remis dans le droit chemin, jugez plutôt. Il perd de nouveau en 5 sets contre Tsitsipas à Melbourne. Soit. Ensuite ce sont des victoires à Montpellier, des finales à Rotterdam et Miami (Medvedev), une demie à Indian Wells (Alcaraz). Il n’y arrive décidemment pas sur terre battue ni en Grand Chelem malgré sa première demie à Wimbledon. En dehors de ça, la suite de sa saison est presque digne d’un numéro 1 mondial avec un premier M1000 à Toronto, des victoires à Beijing et Vienne, une finale au Master en battant Djoko. Et il mène son pays à la victoire en Coupe Davis en battant de nouveau Novak. S’il franchit le cap en Majeurs, il sera proche du titre de meilleur joueur du monde en 2024.
Andrey Rublev (n°5) - 26 ans - Russie : 6.5/10, le meilleur des autres ?
Top 10 depuis 3 ans, le Russe est l’un des meilleurs joueurs du monde et cela n’est plus à prouver. Pourra-t-il voir plus haut ? Cela ne semble pas certain. Il réalise sa meilleure saison mais tombe souvent face aux monstres du circuit, que ce soit face à Djokovic (Australian Open, Wimbledon, Bercy), Medvedev (Dubaï, US Open, Masters), Sinner (Vienne) ou Alcaraz (Masters). Le bilan est sans appel : 0/8 face aux 4 meilleurs joueurs mondiaux cette saison. Il remporte malgré tout son premier Masters 1000 à Monte Carlo face à Holger Rune. Il devra passer un cap mental pour aller plus haut, ou risque de devenir le Tomas Berdych ou le Nikolay Davydenko des années 2000 (ce qui est déjà exceptionnel).
Stefanos Tsitsipas (n°6) - 25 ans - Grèce : 5/10, l’amour du jeu mais pas que
Le Grec est un passionné dans tout ce qu’il fait, et donne tout, vraiment tout. Tant et si bien que parfois, il s’égare. Toujours pas de trophée en Grand Chelem pour lui en 2023, mais un cœur conquis, celui de Paula Badosa. Il vous répondra qu’il aurait pu faire les deux. En attendant, comme d’autres et d’habitude, il s’est incliné contre Djokovic en finale de l’Open d’Australie, puis s’est pris taules sur taules contre Alcaraz à en devenir gênant. Rien à se mettre sous la dent ou presque au printemps et en été outre une finale à Barcelone et un titre au 250 de Los Cabos. Il semblait y avoir du mieux en indoor européen en fin d’année mais c’est insuffisant pour un joueur de sa trempe. Il a peut être laissé passé le train même s’il finit 6ème.
Alexander Zverev (n°7) - 26 ans - Allemagne : 7/10, une année Zve-rêvée
Après sa blessure à Roland Garros 2022, Alexander Zverev reprend la compétition hors du top 10 début 2023. Les 4 premiers mois de l’année sont poussifs, il ne remporte pas une seule fois 3 victoires de suite. Il faut attendre… Roland Garros pour le voir briller à nouveau, et se retrouver là où il était un an plus tôt avant sa blessure : en demi-finale du tournoi. Stoppé par Casper Ruud, il n’ira une nouvelle fois pas plus loin. Après une saison sur gazon mitigée, sa deuxième partie de saison est excellente. Il renoue avec un titre à la maison à Hambourg, va jusqu’en demi à Cincinnati (Djokovic) et en ¼ à l’US Open avec une victoire de prestige face à Jannik Sinner dans un match au couteau. Il confirme en fin de saison avec des victoires face à Alcaraz et Rublev au Masters. Il aura les dents très longues en 2024, et sera un prétendant aux gros titres.
Holger Rune (n°8) - 20 ans - Danemark : 6/10, la Rune tourne va tourner en 2024
Holger n’a que 20 ans, il ne faudrait pas l’oublier. S’il en avait 7 de plus, on dirait que 2023 est une saison décevante au bas mot. Mais à trop vouloir le comparer à Alcaraz, on attend autant de lui. Alors qu’il avance très très vite aussi. Il perd après 3 balles de match en Australie ? Il inverse la tendance dans un scénario proche à Roland Garros. D’ailleurs, si sa tournée américaine est décevante, la terre battue lui va assez bien avec deux finales en M1000 à Monte Carlo et Rome (Rublev et Medvedev) et un titre à Munich, avant des quarts à Roland (Ruud comme en 2022). Des quarts aussi à Wimbledon remplis de promesses… avant une traversée du désert, des blessures et une grosse crise de confiance. Sa collaboration avec Boris Becker depuis Bercy n’augure que du bon avec des matchs de titan contre Djokovic à Paris et au Master.
Hubert Hurkacz (n°9) - 26 ans - Pologne : 7/10, à votre service
Sans faire beaucoup de bruit, Hubert aura confirmé en 2023. Le meilleur serveur du monde actuellement n’a pas le jeu le plus sexy du top Ten, mais il est toujours redouté des meilleurs. Il aura réalisé une année 2023 assez décevante jusque Wimbledon, moment choisi pour inquiéter grandement Novak Djokovic. Mais c’est sa fin d’année qui le propulse dans le top 10, avec une demi-finale à Cincinnati, et surtout un deuxième titre en M1000, à Shanghaï après Miami, en dominant Rublev en finale. Il enchaine avec une finale à Bâle et un quart à Bercy, ce qui lui permet de terminer l’année au 9ème rang mondial, son plus haut en carrière.
Taylor Fritz (n°10) - 26 ans - USA : 5/10, pour Taylor du monde
C’est donc à cela que ressemble une saison de n°10 mondial aujourd’hui. Pas brillant, un peu décevant, Taylor a fait du Taylor. Deux titres en 250 à Delray Beach et Atlanta plus la United Cup en ouverture de saison, des quarts à Indian Wells (tenant) et Miami, des demi-finales par ci par là… Et un quart facile à l’US Open (Djokovic) avant des 2èmes tours à la pelle en fin d’année. Le temps fort de son année est peut être sa demie à Monte Carlo alors qu’en bon américain, il est censé la recracher illico. Il devra mieux faire en 2024.
Promis en 2024 je ferai encore moins de bruit - Taylor Fritz