Pour des raisons totalement dépendantes de sa volonté, Service à la Cuillère a déclaré forfait pour toute la première moitié de saison. Mais on est davantage Berrettini que Dominic Team (c’est faux). Ce n’était qu’un break (point), pas une balle de match.

Un écossais qui craint le soleil, quoi de plus logique ?

Ce qu’il s’est passé la semaine dernière : les tondeuses affutent leurs lames

ATP 500 Queens - Grande-Bretagne - gazon : he is Tommy fookin’ Paul
Le Queen’s a un nouveau roi et il s’appelle Tommy Paul. Avec l’américain, pas de lames de rasoir cachées sous la casquette mais de sacrés atouts dans la manche. Comme Tommy Shelby, Paul a eu un penchant pour la picole. Comme les peaky blinders, il a raquetté le Queen’s, mais à sa manière. Il a renvoyé deux terriens, Baez et Tabilo, en Amérique du Sud pour s’échauffer. Puis il a mis le chouchou anglais tombeur d’Alcaraz dans de beaux Draper. Tommy a plus d’une Korda à son arc et en finale, Musetti a trouvé à qui parler (6/1 7/6). Tommy Paul est le nouveau n°1 américain et aux portes du top 10.

ATP 500 Halle - Allemagne - gazon : Sinner fait son marché
Le nouveau numéro 1 mondial Jannik Sinner va bien, merci pour lui. A Halle, il a pris son temps pour faire ses emplettes, attendant le 3ème set et des adversaires bien mûrs pour les cueillir. Griekspoor, Maroszan, Struff, ils sont tous tombés de l’arbre à un moment ou un autre. Zhang en demies (6/4 7/6) et Hurkacz en finale (7/6 7/6) ont bien tenté de contrarier Sinner au tie break mais l’italien est en sur-confiance. C’est lui le patron.

WTA 500 Berlin - Allemagne - gazon : Jessica Pegula à travers les abandons
Berlin est passée à l’heure d’été, les joueuses majeures pas à travers les gouttes. Une cascade d’abandons a déferlé dans le tableau. Kalinskaya a profité de ceux de Vondrousova et Sabalenka, Azarenka de celui de Rybakina, Gauff de Jabeur. Si bien que Pegula, sur le retour et convaincante en demies contre Gauff (7/5 7/6) a fait pleurer à chaudes larmes Kalinskaya en finale (6/7 6/4 7/6) en sauvant 5 balles de match. C’est à la fin de la guerre qu’on compte les blessées et il y en a un paquet. Elles ont une dizaine de jours pour se remettre d’aplomb.

WTA 250 Birmingham - Grande-Bretagne - gazon : Putintseva à toute vitesse
La kazakhe Yulia Putintseva était pressée à Birmingham. La 34ème mondiale n’a laissé qu’un set sur la route et a évité les bouchons. Tomljanovic, à la bourre au classement à cause de longues blessures, a pris les petites routes de campagne pour arriver à sa grande surprise à la destination finale où elle a fini par caler (6/1 7/6). Sorties de route assez précoces pour les grosses berlines Ostapenko et Krejcikova. Et avec quelques bobos pour Boulter et Mertens qu’il va vite falloir soigner.

La perf de la semaine : Giovanni Mpetshi Perricard bien dosé

Même sur les terres anglaises, l’été va finir par pointer le bout de son nez et il important de s’hydrater. Giovanni Mpetshi Perricard les aime bien frais, et même frappés. Il assure lui même le service et il le fait plutôt très bien. Son double mètre et son attirance pour le filet permettent donc au français de 20 ans d’avoir déjà la main bien verte et qui ne tremble pas au moment de servir des aces sur un plateau. Il dilue tout ça de volées bien senties et n’hésite pas à mettre double dose lorsque l’adversaire a grand soif. Ben Shelton (14ème mondial) en l’occurrence se voyait bien faire un ou deux gros coups sur gazon. Il en est ressorti rincé et titubant de son match contre Gio. Le français s’offre son premier top 15 (6/3 7/6) et pourrait gagner quelques pourboires supplémentaires en continuant de la sorte. Mais pas au Queens. Il a trop arrosé au tour suivant pour filer droit vers le titre.

Sir Andy Murray mal en point, un nouveau british fait sortir le pays de sa torpeur. Jack n’a Draper de rien ni personne ou presque en ce moment. Au deuxième tour du Queen’s, il affrontait un Alcaraz un tout petit peu fané. Jack, Draper de son plus bel apparat, a joué comme dans un rêve pour kick out of the tournoi le deuxième mondial. Sans Draper et sans reproches, le jeune grand-breton de 22 ans trace son propre chemin qui pourrait l’emmener plus haut qu’il ne l’est déjà. Il surfait en plus sur sa victoire la semaine précédente à Stuttgart, premier titre de sa carrière et sans doute pas le dernier. Attendez-vous à le voir souvent dans ses habits de lumière. Dès Wimbledon ? Sans doute.

Le nouvel albatros de plus de 2m est français et n'est pas mauvais - Giovanni Mpteschi Perricard

La semaine des bleus : encore un peu verts

Giovanni Mpetschi Perricard y est allé cul sec dès son entrée en lice contre Ben Shelton et c’est une belle perf. Seulement, il pensait le trottoir un peu moins haut et a buté dès le tour suivant contre un inconnu anglais, Billy Harris, 162ème mondial, qui vaut sans doute mieux que son classement chaque fois qu’arrive le mois de Juin.

Arthur Fils, qui fait un peu plus jeune que ses 20 ans cette année, apprivoise un gazon qui doit convenir à son jeu. A Halle, il a été sérieux et même paru expérimenté contre Machac et Koepfer. En quarts, c’était Zverev et il a joué crânement sa chance avant de baisser pavillon 7/6 3/6 4/6.

Pour Ugo Humbert et Adrian Mannarino, nos deux meilleurs français et réputés herbivores, l’entrée servie était un peu trop chaude. Humbert s’est fait manger par un italien carnassier, Matteo Arnaldi, au tie break du 3ème set. Pour Mannarino, c’est lui qui nous sert de la soupe depuis de nombreux mois. Il a bu la tasse contre Dimitrov en ne sauvant que 3 jeux.

Ils ont raté leur semaine : Sir Andy ne Murray-pond plus

C’est l’Ecosse et même toute la Grande-Bretagne qui retient son souffle. Andy Murray lui, en a de moins en moins, du souffle. Presque fringant au premier tour contre Popyrin, le vétéran a dû abandonner au bout de 5 jeux, trop Andycapé pour batailler face à Jordan Thompson. Cinq fois vainqueur du Queens, il se murmure que c’était sa dernière apparition sur le gazon. Opéré du dos dans la (petite) foulée, la course contre la montre a démarré pour être rétabli pour les JO. Pour Wimbledon, il devrait être forfait. Il n’en est pas à son premier galop d’essai mais l’écurie n’est plus très loin. Tant qu’il ne se retrouve pas sur la paille…

Frances a tout foe depuis quelques mois. Pourtant pas fan de terre battue, comme tous ses compatriotes, le showman états-unien a décidé de s’essayer aux glissades sur le gazon du Queens. Résultat, un abandon Hijikata-strophe dans le 3ème set face à l’australien. Et surtout une incertitude quant à sa participation à Wimbledon. Top 10 en août dernier, il pourrait ne pas être tête de série au All England Club, si tant est qu’il y participe. 13 victoires pour 14 défaites en 2024, la Frances va mal.

La semaine à venir : dernières coupes franches avant Wimbledon

ATP 250 Eastbourne - Grande-Bretagne - gazon : Jason Bourne absent, la voie est libre
Il y a ceux qui veulent se rassurer, d’autres qui veulent engranger. Pour Bublik, on ne sait pas vraiment mais il ira loin s’il le veut. Taylor Fritz a semble-t-il envie d’arriver fatigué à Wimbledon et Cerundolo veut juste défendre son titre.
Le favori : Taylor Fritz si ses matchs ne sont pas longs.
La pièce : Alejandro Davidovich Fokina va retrouver son tennis.

ATP 250 Majorque - Espagne - gazon : Eubanks revient les poches vides
L’année dernière, Eubanks, en pleine euphorie, avait dynamité le tournoi et cramé les derniers cheveux sur le caillou de Mannarino. Avis de tempête cette année sur Majorque, Ben Shelton et son service qui décoiffe arrivent en ville. Ugo Humbert n’est pas là non plus pour faire rire les mouettes. Les finalistes de l’année dernière auront donc fort Alamo à faire pour rééditer leur parcours.
Le favori : Ugo Humbert pour ses références sur gazon et son classement actuel.
La pièce : Gaël Monfils gagne son premier titre sur gazon depuis Wimbledon junior. C’était il y a 20 ans.

WTA 500 Eastbourne - Grande-Bretagne - gazon : c’est où Eastbourne ?
Petit point géo. Eastbourne est une station balnéaire située dans le Sussex, sur la côte sud de l’Angleterre et qui a la particularité d’être la ville la plus ensoleillée du pays. Un microclimat que sont sans doute venues chercher Pegula, Paolini, Keys et Raducanu.
La favorite : Madison va recevoir les Keys de la ville.
La pièce : Ostapenko si les lignes ne font pas que bouger.

WTA 500 Bad Homburg - Allemagne - gazon : c’est où Bad Homburg ?
Petit point géo. Bad Homburg est une charmante ville thermale où il fait bon vivre et qui profite d’être voisine de la riche Francfort-sur-le-main pour avoir les moyens de ses ambitions. Parfait pour se ressourcer avant Wimbledon qu’ont dû se dire Sakkari, Samsonova ainsi que les mamans Wozniacki et Svitolina.
La favorite : Samsonova pour un deuxième titre en 3 semaines ?
La pièce : Kudermetova qui en profite pour remonter un peu au classement.

La nouvelle qui met en joie : Karolina n’est plus Muchovalescente

Cela faisait 10 mois qu’on ne l’avait pas vue sur un court de tennis. Son tennis champagne manque cruellement et sa blessure au poignet semble être derrière elle. Karolina Muchova a annoncé la semaine dernière sur les réseaux sa présence à Eastbourne et à Wimbledon. Pour des résultats probants, on attendra un peu. Mais ses slices, son jeu au filet et son jeu tout en variations vont plaire à tout le monde sauf ses adversaires.

Revoilà Muchova avec un nouveau poignet et plein de tours dans son sac